La plus-value de 103 millions de dollars réalisée par Blumhouse Productions grâce au volet précédent a sans aucun doute motivé Jason Blum pour la production de ce troisième American Nightmare. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, c'est toujours James DeMonaco qui assure la réalisation. Bref, l'idée est claire ! Il s'agit de surfer sur le succès des deux premiers opus afin d'attirer les ados dans les salles obscures...
Trilogie sur une société américaine dégénérée qui clame le droit politique à une purge annuelle, convoquant à ce dessein la mémoire des Pères Fondateurs, pour équilibrer les abus sociaux, se débarrasser des parasites et des mauvaises graines, American Nightmare a forgé son sinistre suspense sur des ressorts politiques de dystopie réaliste, où le droit de tuer est offert à chaque citoyen une fois dans l’année. Le procédé est décrit à juste titre dans le troisième film comme une sorte de "Halloween pour adultes"...
Accompagnés par les traditionnels ralentis d'usage et les basses du score introduisant l'arrivée de personnages tous plus barrés les uns que les autres ( les masques et autres déguisements qui participent au malaise créé par la Purge sont toujours présents ), DeMonaco se répète. Car mise à part la séquence d'ouverture qui est une scène d'horreur tout à fait honorable, le reste du film se perd dans un étrange mélange des genres entre horreur, thriller, action et film politique : il y a un peu de tout, ça manque de cohérence et ça se répète par rapport aux volets précédents. Mais au-delà de ça, on constate surtout un réel essoufflement du concept, ce qui fait perdre au film son atout majeur. A l'inverse du premier et du deuxième opus où on pouvait laisser passer certaines imperfections, ce troisième volet n'innove plus. On a le sentiment de visionner une espèce de patchwork de différents styles cinématographiques qui ne s'accordent pas...
Cette histoire de purge commence donc à tourner en rond. Mais si l'opération est une réussite sur le plan financier ( ce qui est fortement probable puisque le film n'a coûté que 10 millions de dollars ! ), il faudra s'attendre à voir arriver un quatrième voire même un cinquième épisode sur nos écrans. Des films dont la qualité devrait continuer de baisser à moins que BlumHouse Productions et James DeMonaco ne parviennent à redonner un nouveau souffle à une histoire qui était très loin de nécessiter ou de mériter trois films !!!