Le premier The Purge était un home-invasion très classique qui se reposait sur un excellent concept, un gouvernement rend chaque années légal tout crime durant une période 12 heures pour « purger » la société, que n’exploitait pas son auteur James DeMonaco (scénariste du solide Négociateur et du bon remake de Assaut). Heureusement pour la suite De Monaco eut la bonne idée d’extérioriser l’action signant une excellente série B d’inspiration Carpenterienne qui trouva un héros à la hauteur en la personne du bad-ass Frank Grillo (Captain America The Winter Soldier, Le territoire des loups). On le retrouve ici pour un troisième opus ou il doit protéger durant une nuit de Purge une candidate à l’élection présidentielle (Elizabeth « Lost » Mitchell) qui a promis sa suppression.


Le film s'ouvre au son du “20th Century Boy” de T.Rex par un flashback qui explique les motivations de la sénatrice Charlie Roan (Elizabeth Mitchell) : au son de sa "playlitst de purge" un psychopathe masqué a décimé sa famille la laissant seul survivante du carnage. Dix-huit ans plus tard elle se présente aux élections présidentielles pourquoi la sénatrice est bien décidé à supprimer la purge .Les "Nouveaux Péres Fondateurs" la cabale d’extrême droite (mélangeant les 1%, la NRA et la religion) qui l’a instauré y voient une menace pour son pouvoir et l’élection de leur homme le Réverend Edwidge Owens (Kyle Secor). Alors qu'il servaient servaient dans les précédents de contexte les Nouveaux Péres Fondateurs sont ici les antagonistes principaux puisque ils comptent profiter de la dernière purge avant les élections pour se débarrasser de l’encombrante sénatrice.


Pendant ce temps Joe Dixon (Mykelti Williamson) propriétaire d'une superette se voit contraint d'assurer lui-même, avec son employé Marcos (Joseph Julian Soria) la sécurité de son magasin durant la Purge car son assurance a décidé d'augmenter brutalement le montant de sa police. Quand trahi par un membre de son équipe de sécurité Roan et Barnes prennent la fuite dans les rues ils joignent bientot leurs forces à celles de Joe, Marcos, et Laney (Betty Gabriel), ancienne membre d'un gang qui désormais assistent les victimes de la Purge.


James Demonaco reprend le mélanger action-horreur qu'on est en droit d'attendre d'une coproduction de Jason Blum pape de l'horreur low-cost (Sinister, Insidious) et de Michael Bay. Le réalisateur scénariste trouve toujours son inspiration du coté de John Carpenter mais si il parvient à injecter comme lui un commentaire satirique dans une enveloppe de série B, ce troisième volet est moins rigoureux que le précédent . La tension y est moins grande et les personnages moins développés.Ainsi le personnage de Grillo a moins de profondeur, son rôle se limitant à celui du bodyguard bad-ass qui dessoude allègrement mercenaires et « purgeurs » (ce qu’il fait très bien d’ailleurs).Les nouveaux personnages sont tout aussi simplistes comme le personnage de la sénatrice quasiment une sainte sans aspérités ou ceux de Joe ,Laney et Carlos qui malgré un passé sombre suggéré reste des « gentils » assez basique. Si le film abandonne un peu le coté mystérieux des assaillants il enchaîne les séquences d'action et d'horreur dans un esprit résolument bis avec gunfights sanglants, mano a mano sortie d'une production Cannon et une belle séquence de messe noire digne d'un vieux film Hammer ou Amicus.


Comme dans le précédent Demonaco soigne toujours autant le look de ses affreux : mercenaires néo-nazi, gang de filles enragées ou « diacre » psychopathe et malgré un budget modeste orchestre un chaos convainquant parsemé de visions horrifiques ou bizarres comme cette mariée sanglante dansant au milieu de pendus, une contre allée ou se reconstitue la nouvelle d’Edgar Allan Poe « le Puits et le Pendule ». Et même si il ne les exploite pas tous enrichit son univers de concept malins comme ces « touristes du meurtre » qui affluent de tous les pays pour participer à la purge.


Conclusion : American Nightmare 3 nous ressert le mélange action-horreur qui avait si bien fonctionné dans le second volet certes avec moins d’efficacité et de tension mais dans un pur esprit série B de vidéoclub. Jubilatoire donc très sympathique.

PatriceSteibel
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le 10 août 2016

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PatriceSteibel

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