Le premier film de la trilogie explorait le concept de la purge annuelle par le prisme d'un huis-clos au sein du foyer d'une famille américaine. Le second explose les murs et nous perd dans l'horreur décimée à tous les coins de rue en suivant un couple piégé à l'extérieur en pleine nuit de la purge. Le troisième suit une candidate à la présidentielle dont l'objectif premier sera d'abolir la purge mise en place il y a des années, alors qu'elle a vu toute sa famille se faire assassiner devant ses yeux. Face à elle, le gros méchant de l'histoire, à savoir un candidat des Nouveaux Pères Fondateurs qui prône la purge comme étant la grandeur de l'Amérique. Quelques mois avant les élections, la nuit de la purge, elle décide de s'enfermer chez elle sous haute surveillance, mais bien entendu, la nuit ne va pas être calme et le candidat du parti adverse a tout manigancé pour remporter les élections à sa façon... Selon moi, ce troisième volet est le meilleur de la saga. Non pas pour son côté film d'horreur mais plutôt pour l'intrigue de la Purge qui se développe et s'ouvre sur le champs politique, nous permettant ainsi de comprendre l’intérêt du pays pour cette tradition. Les politiciens défendent ou rejettent totalement cette tradition où les plus faibles et les plus pauvres sont éliminés pour permettre aux plus riches de s'enrichir. Le réalisateur préserve une identité esthétique singulière et dérangeante, une sorte d'énorme Halloween pour adultes où les Hommes laissent libre cours à leurs instincts de meurtrier sous des masques et des costumes baroques, à l'expiation de leurs passions par des pièges meurtriers originaux. Le concept est intelligent, très réaliste et irritant. De nouvelles idées sont lancées, mais pas encore assez développées, comme le tourisme meurtrier où les étrangers téméraires viennent se défouler ou encore le service de nettoyage pour débarrasser les cadavres de la voie publique. Il y a une tension bien rythmée, des personnages mystérieux aux capacités imprévisibles ainsi qu'un scénario centré sur la politique et comment remporter les présidentielles. Le casting est bien choisi : on retrouve ainsi un personnage du premier film qui trouvait refuge dans la maison d'Ethan Hawke dans un rôle plus puissant, ou encore le héros du 2e volet qui est ici le garde du corps de la future présidente (Elizabeth Mitchell), très bien interprétée et convaincante dans ce rôle allant à contre courant de toute cette horreur. La chasse à l'Homme est angoissante, dans la logique des autres film, et s'achève sur un final officiel et cérémonial où l'on dresse un portrait flippant de l'Homme moderne. Le slogan "Purger pour purifier" fait écho à d'autres choses, et on prend le film beaucoup plus au sérieux à partir de là. Bizarrement, on a l'impression que ce film tombe à point nommé suite aux actuelles élections qui s'annoncent aux Etat-Unis. La franchise ne serait-elle pas une anticipation de ce qui pourrait advenir des Etats-Unis ? Flippant...