Je le confesse. J'aime bien les 3 premiers « American Nightmare ». Le premier est un home invasion sympathique et les deux suivants sont des films d'action rigolos avec un Frank Grillo tout en muscles, voix grave et regards bovins. Mais surtout ce que j'aime dans ces films, c'est l'imagerie, soit des mecs avec des peintures de guerre ou des masques inquiétants aux couleurs de l'Amérique qui jouent de la batte de baseball ou du fusil d'assaut.
L'épisode 3 mettant théoriquement fin à la purge, le scénariste et producteur James DeMonaco se trouve donc dans une impasse mais à Hollywood quand tu es dans une impasse, tu fais demi-tour et tu fais une prequel. L'épisode 4 propose donc de raconter l'expérimentation de la première purge à Long Island.
Croyant écrire un grand brûlot politique avec des allusions à Black Lives Matter dedans l'ami DeMonaco nous balance en fait un scénario de Blaxploitation bas-de-gamme avec des incohérences pachydermiques et une vision politique digne d'un collégien en pleine crise d'ados.
Du coup les méchants sont très méchants, sont habillés comme des nazis, s'allient au Klu Klux Klan et à des mercenaires russes (oui, oui!) parce que les habitants de Long Island sont gentils et ne sont pas résolus à s'entretuer pour le plaisir, exception faite d'un camé psychopathe qui ferait passer le jeu de Joaquim Phoenix dans Joker pour un modèle de subtilité. Le héros principal est d'ailleurs le baron de la drogue locale qui va protéger sa communauté (alors qu'il l'empoisonne le reste du temps mais bon...).
Puissamment idiot, le film réussit cependant à être distrayant et parvient à réussir quelques scènes d'action notamment lorsque notre dealer, Dimitri, incarné par un Y'lan Noël qui visiblement prend des stéroïdes plus que des cours de théâtre, prend les choses en main et se met à défourailler du vilain nazi à la façon d'un actionner bourrin des années 80. Un Fred Williamson du pauvre en somme.
Un film à la crétinerie amusante aussi subversif qu'une photographie de chaton.