Anastasia
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Anastasia

Long-métrage d'animation de Don Bluth et Gary Goldman (1997)

C'est marrant, notre marathon (qui n'en fut plus un) lié des animés du mois de décembre a commencé sur un film de princesse Disney et fini sur un film de princesse... pas Disney. Il faut dire qu'après des années à tourner autour du pot en faisant des films semblables à du Disney tout en ayant sa propre touche (Brisby et Le Petit Dinosaure cassant certaines règles de la firme de Mickey) Don Bluth nous sert ici sa copie la plus proche de la formule "Princesse Disney."


On a donc droit à une comédie romantique, basé sur un film oubliée des années 50 (la Fox leur ayant ouvert le catalogue) avec des accents musicaux de Broadway autour d'une princesse très gentille mais pas non plus complètement dénuée de caractère, qui, vit une partie de sa vie dans la dèche parmi les pauvres et les petits animaux. Avec des voix de célébrité (Meg Ryan, Christopher Lloyd en Raspoutine, et Kirsten Dunst qui se faisait déjà un bon C.V.) et un méchant super badass à mi-chemin entre Scar et Jafar avec une aide sous forme de petit animal ridicule et énervant. De surcroit le film fut coincé chronologiquement entre La Petite Sirène, Pocahontas et Mulan (sorti l'année suivante) allez vous étonnez que par la suite beaucoup de gens pensaient qu'Anastasia étaient une production Disney. Un aspect "follow the leader" qui fit du film... un succès.


L'erreur de Don Bluth a peut-être été de prendre un sujet Historique. Disney s'y était essayé avec Pocahontas et s'était pris pas mal de revers de bâton, alors prendre une histoire assez récente et controversé (on a appris il y a une dizaine d'année qu'Anastasia était belle et bien morte avec sa famille et qu'une comédienne avait pris sa place durant plusieurs décennies à Paris) en fait un film parfois contestable.


D'ailleurs c'est la vision la plus pété de la Révolution Russe que j'ai jamais vue : apparemment la chute du régime est dû à Raspoutine (mort depuis belle lurette au moment des faits et pas du tout communiste) les habitants de St Petersbourg étaient à fond pour la royauté déchue (le Tsar avait fait tirer sur des manifestants pacifiques 15 ans auparavant) ou bien Anastasia qui fait de l'urbex dans le palais d'Hiver (dans lequel le Tsar n'habitait plus depuis le début du XXe siècle) laissé à l'abandon (c'était devenu un musée et ce fut même un temps, le siège du gouvernement provisoire.) Et puis, jamais le terme communiste n'est prononcé de tout le film.


Après, venant d'un mormon américain comme Don Bluth, ça ne m'étonne pas plus que ça que représenter une vision réaliste de la Russie communisme ne soit pas sa priorité. (De plus, le régime étant tombé 6 ans avant la diffusion du film, le risque d'incident diplomatique était écarté.) Ma camarade Ginger Force m'avait dit que chaque film de Don Bluth évoquait un thème mormon et que celui-ci était le paradis perdu : En effet, on a une vision fantasmée d'une royauté perdue, faites de bals et s'aménageant dans l'esprit un peu brumeux d'une Anastasia amnésique. La royauté, c'est bien, manges-en.


Mais bon, dans l'ensemble, le film est plutôt bon : Les personnages (à l'exception de Bartok) sont marrant, la dynamique entre Anastasia et Dimitri suit celle des personnages des comédies romantiques avec son "je-t-aime-moi-non-plus", le méchant est bien méchant et un peu ridicule à la fois et ça suit un fil d'action assez intéressant. A l'exception peut-être d'un gros coup de mou sur la fin... personnellement j'aurais mis l'attaque de Raspoutine AVANT les retrouvailles avec sa grand mère mais bon.


Graphiquement, j'ai quelques réserves, on sent que le film a été dans la grande tradition du décalquage par rapport à des visages existants et cela donne parfois aux personnages des traits anguleux, pas assez ronds. Et il y a des effets 3D qui avaient dû couter une blinde à l'époque et dont l'incrustation jure complètement maintenant. Par contre, le fait de représenter Paris avec une technique de pointillisme à la Seurat est une vraiment bonne idée !


Bref, un bon "Don Bluth copie Disney."


Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Probablement. C'est principalement sans danger et moins sombre qu'un Brisby ou un Petit Dinosaure.


Possibilité de remake : Proposer un "la vraie histoire d'Anastasia" serait un peu triste vu ce qu'on sait qu'elle est morte avec sa famille à 17 ans. Par contre l'histoire d'Anna Anderson, la comédienne qui s'est fait passer pour elle dans les années 20 et à été enterrée sous le nom de la princesse Anastasia dans les années 80, là je dis oui.


Le détail qui m'agace : Est-ce que les scénaristes ont matés un plan de Paris avant d'écrire leur histoire ? Vous avez vu la taille du logement de la Grand Mère d'Anastasia ? Il y a une salle de bal à l'intérieur et carrément un labyrinthe à l'extérieur. Pourtant le tout est situé à proximité du pont Alexandre III. Avoir une telle superficie (même le palais de l'Elysée n'est pas aussi grand) dans le 7e arrondissement, c'est juste N'IMPORTE QUOI !


Suis-je le seul ? A me dire qu'Anastasia a juste fait un petit voyage avec son amoureux à la fin du film et qu'elle va vite rentrer chez Grand Mère qui a une tonne de thune. (Sans parler que la famille royale de Russie n'existant plus, elle peut épouser un roturier à ce niveau là, on s'en fout.)

le-mad-dog
7
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le 19 févr. 2019

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Mad Dog

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