Une version simpliste et creuse des Ailes du Désir. Du tout petit Besson...
Parce qu'il n'avait pas sorti de film depuis 6 ans et qu'il gardait le mystère autour de son travail, un nouveau film de Luc Besson était encore un évènement en soi à l'époque de la sortie de "Angel-A". J'ai vu le film en faisant abstraction du fait que descendre Besson est un sport à la mode.
Premier constat : le réalisateur n'a pas trop perdu de son sens de la réalisation. les plans sont chiadés, l'esthétique est là, et Paris en noir & blanc est un vrai bijou dans lequel on aime naviguer. On peut aussi affirmer que Besson signe là un de ses films les plus personnels. et c'est là que le bât blesse...
Aveuglé par son idéalisme et l'envie impérieuse de faire passer son message d'amour, d'acceptation de soi-même, il en oublie l'essentiel : une histoire. "Angel-A" est une resucée des "Ailes du Désir" de Wim Wenders. Le réalisateur nous assène, voire même martèle à maintes reprises son idéal message sur l'amour de soi et des autres, et ça en devient lassant. Le film perd toute saveur, et parfois on s'ennuie. Le duo Jamel Debbouze – Rie Rasmussen ne fonctionne pas. Certes c'est un duo atypique comme celui de "Léon" ou celui du "Grand Bleu", mais l'émotion ne passe pas. Sans compter l'accent et le jeu de Rasmussen qui agacent. Heureusement, le grand gagnant est Debbouze qui trouve là un personnage qui lui ressemble et le campe avec brio. Simpliste et pas assez fort, un film passable, si ça avait été une première réa, mais vraiment pas digne d'un réalisateur avec un tel passé cinématographique.