Seconde incursion pour Ron Howard et Tom Hanks dans l’univers de Dan Brown, et l’occasion d’un nouveau voyage en Europe, destination l’Italie cette fois-ci : les nouvelles aventures du professeur Robert Langdon le mènent à Rome, sur la piste d’un dangereux meurtrier illuminé, décidé à chambouler l’ordre établi au cœur même du Vatican.


Dès l’ouverture en deux séquences, de la mort surmédiatisée du pape sur la place Saint-Pierre à l’accès surprotégé de l’accélérateur de particules du Cern en Suisse, le ton change radicalement par rapport à The Da Vinci Code : on n’est plus ici dans le polar pépère à lentes énigmes mais bien dans un haletant thriller – qui va s’avérer très bien mené – où chaque réponse à l’énigme précédente se paie de vie ou de mort.



Une énigme principale qui en cache cinq autres,



avec d’emblée beaucoup plus de poids dans les enjeux, Angels & Demons nous entraîne à la suite du professeur et de son (oubliable) acolyte féminin dans une angoissante et stressante course contre la montre face à un happening terroriste en cinq actes autour du Vatican, alors même que les évêques sont cloitrés en Concile. Ainsi de nombreux éléments de l’histoire, situations, relations internes au Vatican et décors viennent constamment dynamiser l’intrigue, et l’opus devient l’occasion d’une



superbe visite en aperçus haletants des églises et des sculptures angéliques et démoniaques de la cité romaine,



tout en profitant dans le même temps d’un cours sur un artiste méconnu : Gian Lorenzo Bernini, Le Bernin, auteur notamment d’une impressionnante Extase de Sainte-Thérèse.


Belle prestation des comédiens dans ce thriller millimétré. Tom Hanks est mieux dans un rôle qui s’approfondit, auquel les effleurements du passé donnent un peu de relief. Ewan MacGregor et Stellan Skarsgard sont impeccables d’abnégation et de convictions, tout comme l’excellemment sobre Armin Mueller-Stahl et toute une clique d’acteurs italiens, le visage de Pierfrancesco Favino en tête, portés de vérité et d’engagement dans leurs rôles mécaniques au sein de cette grosse production américaine.


La mise en scène reste classique mais garde le mérite d’être vive, emportée et efficace. La lumière également, met peut-être mieux en valeur les chefs-d’œuvre captés par le récit que lors de la précédente étape parisienne. La visite, entre l’urgence du thriller et le plaisir de la découverte artistique d’une ville peuplée d’anges et de démons de vieilles pierres, est riche. De suspense, de beautés et d’enseignements.


Angels & Demons a enfin l’avantage de réserver de vraies surprises au dénouement,


un coupable plus ou moins inattendu – au moins pendant une bonne partie de l’enquête –


et quelques séquences finales impressionnantes. De nettement meilleure facture que l’épisode précédent, ce n’est pas le meilleur film de Ron Howard, loin de là, mais



le catalogue culturel est encore une fois diaboliquement enrichissant,



ce qui rend le divertissement intellectuellement plaisant à ceux dont, comme moi, la satiété culturelle ne connait que peu de limites. Le scénario, autour de l’urgence de la menace, offre également un bien meilleur rythme au récit : est-ce qu’à l’instar des films, le bouquin est meilleur ? Pour les mêmes raisons ?


La course dans ce Rome aux grandiloquences baroques nous laisse repu.

Créée

le 22 déc. 2016

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