La fameuse poupée diabolique est de retour non pas dans une suite mais dans une préquelle bien plus honorable que le film sorti en 2014.
On peut dire que ce bon vieux James Wan a su frapper fort en 2013 avec Conjuring, la poupée y faisait sa première apparition comme élément secondaire et venait pourtant presque voler la vedette à l'intrigue principale. L'idée qu'un film centré sur la poupée puisse voir le jour était assez réjouissante, et cela se concrétisa avec Annabelle sorti un an après. Malheureusement le film était loin d'être à la hauteur si bien que j'en était sorti en me disant qu'adapter l'histoire de cette poupée n'était finalement pas une si bonne idée. Alors quand une suite fut annoncée, c'est dans le plus grand des désintérêt que j'ai lu je ne sais plus où l'info, je ne sais même plus si j'ai pris la peine de voir la bande-annonce. Quoi qu'il en soit les bons retours ont su piquer ma curiosité, me poussant à me faire un avis. Les suites capables de rattraper l’œuvre originelle sont pour ainsi dire peu nombreuses.
Effectivement Annabelle 2 : La Création du mal est infiniment plus convaincant que son prédécesseur. L'idée d'en faire une préquelle permet d'explorer plus de choses, il va sans dire que le projet partait finalement sur des bases plus solides. Mais David F. Sandberg, à qui l'on doit notamment l'excellent court-métrage Dans le noir et sa très mauvaise adaptation cinématographique, parvient à instaurer une vraie ambiance. Ce qui fait toute la différence, même si dans le fond il faut bien avouer que le film répond à un cahier des charges très balisé, néanmoins l'ensemble est efficace. Usant avec parcimonie des effets de peur, bien que deux-trois jump scares inutiles soient présents, distillant son rythme à la fois à travers une narration efficace et un bon travail sur le son qui finit par nous induire en erreur quant au fait de savoir si on va avoir peur ou non l'instant qui suit, la réalisation est bonne. Pas exceptionnelle ni originale, mais complètement convaincante et il en va de même pour l'écriture.
Les personnages sont attachants, notamment Janice et Linda. Deux fillettes aspirant à un peu plus de bonheur dont la relation tendre et crédible sait émouvoir. Lulu Wilson est excellente, très juste et même surprenante de justesse étant donné son jeune âge et le contexte du film. Idem pour Talitha Bateman, candide et touchante. C'est également un plaisir de retrouver Miranda (Eowyn) Otto (qui n'est toujours pas un homme d'ailleurs !). Concernant le ton du film en lui-même, c'est aussi une autre qualité à lui reconnaître : il n'a pas peur de chambouler le spectateur. C'est assez trash et très graphique dans la mise en avant de certains effets. Qu'on se rassure tout de même, ce n'est pas gore pour autant, et croyez-moi, je n'aime pas le gore.
Que dire de plus finalement ? David F. Sandberg réussi là où John R. Leoneti s'était planté. Il épouse les codes de James Wan tout en incluant sa propre patte, ce qui confère à l'ensemble du métrage une identité propre. Annabelle 2 : La Création du mal réussi ce qu'il entreprend et vient à la fois raconter l'histoire de la poupée tout en nous rappelant que finalement : il n'y a rien de plus terrifiant qu'une petite fille au visage d'ange.