Agréablement surprendre au cinéma mérite au moins la moyenne.

Rarement un film ne m'aura laissé un sentiment aussi mitigé. Il faut dire aussi qu'un film historique réalisé par Roland Emmerich, réalisateur de films d'un genre très différent comme Godzilla, 2012, Universal Soldier, Stargate ou encore Independance Day (également de qualité très inégale), ça laisse perplexe à la base. Etrangement, ce n'est pas une réalisation "blockbusterienne" (oui, j'invente des mots parfois) auquel on a droit de prime abord mais on entre dans ce film d'époque par la petite porte, par la narration d'un Derek Jacobi qui ouvrira et clôturera le récit de ce film à vocation shakespearienne, empreinte de respect pour l'oeuvre.

Les acteurs ne jouent pas trop mal mais ne sont pas toujours au niveau du propos "intellectualisant" du film au départ, à l'exception d'un Rhys Ifans très inspiré dans son rôle de Comte d'Oxford, et de son homologue plus jeune interprété par Jamie Campbell Bower (Arthur dans la récente série Camelot). Et surtout, les dialogues extrêmement verbeux et ampoulés rendent la mise en place des personnages et de l'intrigue relativement risible. La première moitié du film est ainsi un ramassis de lieux communs du film historique, de dialogues extrêmement lourds et d'un manque d'action évident. Cela est d'ailleurs parfois dommageable pour la compréhension globale du film, par ailleurs structuré de manière un peu plus recherchée qu'un film basique avec un jeu de flashbacks assez fluide.

Bizarrement, la seconde moitié du film renverse ensuite la tendance : un peu d'action, des rebondissements imprévus et un langage plus léger bien que toujours d'époque font gagner des points à ce film pourtant mal parti à la base. Le scénario remonte la pente et, malgré quelques incohérences, arrive à surprendre le spectateur et à rendre de la majesté à l'ensemble. De plus, visuellement l'ensemble est bien raccord et offre tant au niveau des décors que des costumes une certaine richesse. On regrettera juste des effets spéciaux trop visibles sur une scène de la fin du film (celle du pont).

Comme je le disais au début, l'exercice de mettre une note à ce film est extrêmement compliqué. Les plus patients ou les plus passionnés de cette époque shakespearienne pourront me trouver injuste, tandis que ceux qui cherchaient "du Roland Emmerich" se seront sans doute endormis ou auront quitté la salle dès la première demi-heure. Choisissez votre camp donc : personnellement, la dernière demi-heure a complètement retourné mon avis sur le film qui me paraissait bien plat jusqu'alors. Agréablement surprendre au cinéma mérite au moins la moyenne en mon sens. Mais la patience aide beaucoup également...
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le 11 janv. 2012

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