Roland Emmerich ne pouvait pas se satisfaire du strict nécessaire et a donc réalisé un thriller inte
Le cinéaste allemand Roland Emmerich, grand spécialiste des blockbusters américains véritable pop-corn movie décérébrés (Independence Day - 1996 & Godzilla - 1998) et autres films catastrophes (Le Jour d'après - 2004 & 2012 - 2009), change radicalement de registre pour s'orienter vers le thriller historique en s'intéressant de près à la fameuse énigme (ou légende) qui voudrait que William Shakespeare ne serait pas l'auteur de ses œuvres. Prouver la paternité artistique de cette grande figure de la littérature anglaise, l'idée était intéressante, sauf que, connaissant Roland Emmerich, il ne pouvait pas se satisfaire du strict nécessaire et s'est donc senti obligé de nous pondre un thriller historique improbable et interminable (de 140 minutes !), magnifié certes par une qualité photo soutenue (mais intégralement filmé sur fond vert au studio de Balbersberg, les décors censé représenter l'Angleterre élisabéthaine du 16ème siècle finissent rapidement par sentir le carton pâte à plein nez et les incrustations à foison). Ajoutez à cela un scénario à tiroir dès plus labyrinthique (alternant entre plusieurs époques, sans parler de la multitude de seconds rôles, il y a avait de quoi perdre quelques spectateurs en cours de route). Manipulations, complots, mensonges, inceste, trahisons, Anonymous (2011) ne lésine devant rien et c'est bien cela son problème, ne pas avoir su se limiter au strict minimum au point d'en devenir écœurant (fort heureusement pour nous, les acteurs s'en sortir relativement bien).
http://qr.net/ivn