Ant-Man a tout simplement quelques années de retard.

Back to 2008 ! Cette année-là, Marvel Studios enclenche l’étape n°1 du MCU (Marvel Cinematic Universe), soit essayer de créer un univers unique, où les super-héros encore dispo en terme de droits (donc pas X-Men, Spider-Man ou autre Blade à ce moment-là) puissent se réunir le temps de quelques séquences, et pourquoi pas d’un film ultime. Le premier à essuyer les plâtres se nomme Iron Man. Pas forcément connu du public lambda élevé loin des comics, le risque est donc conséquent. Mais voila, Marvel lance un film aux antipodes de Batman begins (2005) en proposant une aventure détendu du slip, où le héros prend les choses un peu à la cool, tout en éradiquant une méchante entreprise dominé par un vilain personnage.


Sept ans plus tard, dix films et trois séries télé après, Marvel domine le monde. En 2015, le studio propose alors un nouveau super-héros au public, après le succès des Gardiens de la Galaxie. C’est donc la pause syndical pour Iron Man, Captain America et Thor, les 2Be3 de Kevin Feige, et Ant-Man entre dans la danse pour clôturer la Phase 2 de l’Univers Cinématographique Marvel. Et qu’est-ce qu’on a à se mettre sous la dent avec ce personnage ? Oh bah c’est pas compliqué : une aventure détendu du slip, où le héros prend les choses un peu à la cool, tout en éradiquant une méchante entreprise dominé par un vilain personnage. Back to 2008 !


Car oui, Ant-Man pue le réchauffé comme jamais. Le développement de l’histoire, les péripéties, l’humour… tout a déjà était vu ces 15 dernières années, mais surtout, Ant-Man rappelle trop le premier Iron Man. On commence sérieusement à saturer sur le développement banal d’une origin-story sans innovation (pourquoi moi ? Ah, je suis différent ! Alors non, j’ai pas envie… bon en fait si vas-y, c’est chanmé d’être un héros), et de voir un super-héros plus ou moins rigolo se démener contre un méchant tout pas beau au but complètement débile (on va faire des minis-soldats, comme ça y’aura plus de problèmes ! Haha, j’suis trop con, j’adore ça !). Surtout, on sent beaucoup trop que Ant-Man n’est qu’un épisode de plus dans l’univers Marvel, n’ayant que pour but d’amener le héros à d’autre films Avengers (les références trop sont nombreuses).


C’est un produit formaté en essayant de faire rire (beaucoup de gags tombent à plat car jamais casés au bon moment), et en proposant des scènes d’action bancales, qui ne décolle jamais vraiment (ce final aurait pu être tellement énorme !). Ce n’est certes pas déplaisant, et quelques idées du micro/macro sont bien exploitées (encore que), mais ça aurait pu aller beaucoup plus loin. Le réalisateur Peyton Reed (Yes Man) se contente du minimum, amuse la galerie comme il faut, sans jamais donner au film de l’ampleur épique. En fait, Ant-Man a tout simplement quelques années de retard… Et une vision plus affûtée, comme l’avait sûrement Edgar Wright, le fondateur de ce projet…


Alors oui, malgré tout, tout n’est pas jeter. Y’a quelques détails gentils qui le différencie des autres : le héros est un papa (divorcé) d’une petite fille – ce qui implique un côté familial absent de presque tous super-héros déjà vu (avec l’exception « fraternelle » de Thor et Loki) – ; sa formation ne se fait pas seul mais avec l’aide d’un mystérieux vieil homme (Michael Douglas) et d’une charmante demoiselle (Evangeline Lilly) ; ou bien le film essaye de poser une ambiance « braquage », comme Captain America : le Soldat de l’Hiver développait un univers d’espionnage avant lui, sans vraiment réussir là-dedans par manque d’audace. En fait, Ant-Man effleure pas mal de sujets intéressants (relation père/fille, lien maître/élève, découverte du monde des fourmis), mais les bâcle sans vergogne.


Heureusement, le casting est sacrément convaincant pour qu’on puisse s’intéresser au déroulement de l’histoire inintéressant. Pour Paul Rudd , nul doute que sa place dans les Avengers ne fera pas tâche, et sa sympathie apporte un plus non négligeable au personnage de Scott Lang (même si, en terme d’humour, on a vu le bonhomme bien plus inspiré). Michael Douglas, lui, est carrément l’un des points forts du film. L’acteur nous sert une prestation aussi bien tragique que comique à sa sauce, et on sent qu’il est parfaitement à l’aise dans ce registre. Cette idée de lui faire jouer Hank Pym, au passif lourd, est excellente.


Dernier point, il est a noté que nous avons eu deux chocs durant le visionnage de Ant-Man. Ce sera notre coin de petits spoilers, donc prenez garde.


Le premier concerne Michael Douglas au début du film. La scène se déroulant en 1989, l’acteur débarque dans la séquence, et on se retrouve avec une version de lui-même façon Benjamin Button, rajeuni de quasiment 30 ans ! Un boulot titan terriblement convaincant, où l’on a l’impression de retrouver le comédien des années 80. C’est (presque) à s’y méprendre.


Le deuxième choc concerne l’arme du méchant, interprété passablement par Corey Stoll. C’est quoi ce pistolet d’une violence dégueulasse ? Si un gamin se retrouve choqué par ce passage, où la personne d’en face se fait pulvériser, étant réduit l’état de petit dégueulis visqueux qu’on ramasse vulgairement avec un essuie-tout, ce sera pas étonnant ! Manquerait plus qu’il aspire à la paille l’enfoiré !


POUR LES FLEMMARDS : C’est joyeux, festif, rigolo, mais tellement routinier. La formule commence terriblement à lasser : aucune ampleur dans l’action, aucune innovation dans le traitement et l’évolution du héros, seul le casting et l’ambiance ne le font pas sombrer complètement.

Créée

le 27 juil. 2015

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