Réalisé en 1988, alors qu'on approchait de la fin de la Guerre Froide, Appel d'urgence est un film sur une peur indicible. Celle de la bombe nucléaire qui pouvait s'abattre à n'importe quel moment, et c'est un peu ce que ça raconte. Via ce jeune homme, joué par Anthony Edwards, qui répond à une cabine téléphonique lui disant que des missiles vont s'abattre sur Los Angeles d'ici une heure.
Ni une ni deux, il va vouloir sauver sa peau, et celle de sa petite amie avec qui il devait avoir rendez-vous quelques heures plus tôt...
Tout le film repose sur cette paranoïa qui va peu à peu contaminer la population, dont on peut remarquer qu'à 4 heures du matin, elle soit très active ! Des personnes qui se draguent dans un café, qui font du jogging, voire qui font leur séance de fitness... Bon, c'est un détail amusant, mais ça montre que même à une heure aussi tardive, Los Angeles parait toujours en ébullition, comme ce qu'on voit à l'écran. J'avoue avoir été saisi par cette ambiance de fin du monde qui s'en dégage, avec sans doute peu de moyens, mais dont la peur y est palpable. Elle est surtout décelée du côté d'Anthony Edwards, que j'ai trouvé vraiment bon, et dans la réalisation vraiment nerveuse de Steve De Jarnatt, avec en prime la musique de Tangerine Dream ; que demander de plus ? La présence de plusieurs acteurs secondaires de Terminator en bonus !
Stephen King aurait très bien pu tirer un livre d'un tel sujet, et de la probabilité ou non de cette menace nucléaire, qu'on pourrait également assimiler du côté de chez Kafka, à savoir un cauchemar éveillé.
Pour je ne sais quelle raison, le film a presque disparu depuis des lustres, mais au fond, il reste aujourd'hui on ne peut plus actuel.