Miracle Mile est clairement un film qui est mauvais : c’est mal joué, cliché, très prévisible, incohérent, niais, des looks abominables… mais il prouve aussi qu’on peut aussi transformer de la merde en diamant.
Car en effet, et sans parler du rythme très soutenu, il y a un truc qui se dégage de ce film : c’est toute l’atmosphère onirique qui l’entoure. L’ambiance urbaine de nuit et en début de matinée, ce sentiment de presque fin du monde est parfaitement retranscrit. Ces couleurs étranges, cette sensation de ville qui dort encore... On y croit, on est scotché sur notre canapé tout en sachant qu’il s’agit là d’au mieux une sorte de téléfilm médiocre du dimanche après midi en apparence.
Et la musique de Tangerine Dream y apporte beaucoup. Magnifique, kitsch et intense, elle arrive à rendre n’importe quelle scène passionnante et on ne redemande.
Il n’empêche que le film enchaîne à la pelle des scènes totalement délirantes, comme notre héros qui explose une ampoule avec sa main sans aucun contexte, un type qui arrose des flics d’essence alors que ces derniers ne le menaçaient pas, et le plus étrange avec notre héros qui part à la recherche d’un pilote d’hélicoptère dans une salle de gym (et qui en trouve un !)….
Avec du recul, est-ce que tout cela n’était pas voulu par le réalisateur ? De faire des personnages qui semblent sortir de Truman
Show, cette atmosphère bizarre, comme un rêve qui devient progressivement un cauchemar ?