J'ai bien ri

Encore une perle que tout cinéphile doit avant tout regarder en VF.
Avec ses doubleurs sous Prozac couplé à des expressions faciales dignes d'un film de Robert Bresson, c'est bien entendu l'une des forces de ce nanar. On en finit plus de rire, surtout avec le présentateur qui a littéralement la même tonalité du début jusqu'à la fin. Chaque intervention devient même un petit plaisir coupable.

En dehors de cette option indispensable, vous aurez droit à des scènes de combat extrêmement intenses où on sent que les acteurs donnent le meilleur d'eux mêmes, des mutants avec des corn flakes collés sur la gueule pour certains ou du maquillage digne de Mardis gras pour d'autres, et bien entendu une intrigue "politico-historique" où les méchants de la Security Services (aka. les SS) chassent les mutants télépathes, qui se cachent tels les juifs pendant la seconde guerre mondiale. Notre héros aura pour mission de les escorter en sécurité en échange de lingots d'or.

Le film est censé se passer dans le Bronx mais j'ai beau comprendre que c'est l'apocalypse, mais en fait on dirait juste une parodie tournée dans une campagne européenne avec 2-3 terrains vagues et un entrepôt. Il vous faudra une sacré imagination pour vous dire qu'on est dans une Amérique post troisième guerre mondiale.

Mais le meilleur truc, c'est que le début du film est une sorte de télé réalité qui retranscrit en direct le "Jeu de la mort" (nom qui a nécessité de nombreuses sessions de brainstorming), où donc des guerriers se massacrent devant la caméra à travers le Bronx donc. On ne voit aucune caméra dans cette chasse à l'homme, chose qu'on trouve bizarre, mais ce passage est entrecoupé avec une régie qui nous montre ce qu'on voit dans le film. Et là on comprend : en fait la caméra qui filme le Gladiateur du futur, le film en lui même, est la même que la caméra dans la télé réalité du film ! Et oui, ils ont osé, pour notre plus grand plaisir.
Allez, histoire de pas nous prendre totalement pour des abrutis, de temps en temps on voit une caméra accroché sur un mur ou des mecs en tenue de volcanologue qui se trimballent avec une caméra branchée (j'espère qu'ils ont assez de rallonge) et qui suivent les candidats, qui sont censés se cacher.

Assurément un des meilleurs films de Joe d'Amato.

Merci aux italiens de réussir à nous faire (involontairement) rire.