"Une mise en scène grandiose qui renoue avec la grande tradition du cinéma politique italien." Parfois, les accroches marketing racontent à peu près n'importe quoi ! Si Après la guerre est un excellent film, ce n'est pas par sa mise en scène "grandiose" mais plutôt par sa réalisation feutrée et précise, sans ostentation. Quant à son aspect politique, il ne représente pas son caractère essentiel, le métrage s'attachant à décrire des dégâts collatéraux et familiaux quand un ancien terroriste est menacé d'être extradé de France vers l'Italie, 20 ans après l'assassinat qui lui est imputé. Après la guerre ne hausse jamais le ton, instillant subtilement la pression qui pèse sur les épaules de la fille du militant, en France, et sur celles de sa mère et de sa soeur, restées en Italie. Entre deux scènes violentes, au démarrage et à la fin du film, c'est mezza voce que se déroule le premier long-métrage d'Annarita Zambrano, en une progression qui pourrait sembler aride mais qui est au contraire riche d'une multitude d'impressions et de sentiments on ne peut plus humains. Le cas de cet homme réfugié en France, rappelle évidemment une affaire célèbre et médiatisé mais le scénario élargit le propos dans une perspective qui rappelle, avec un sujet malgré tout différent, l'excellent A bout de course de Sidney Lumet. Moins direct que de nombreux films italiens consacrés aux fameuses "années de plomb", Après la guerre, en empruntant des sentiers de traverse, n'en exprime pas moins avec acuité le traumatisme qui a marqué pour longtemps la société transalpine.

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le 26 mars 2018

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