Artict, c’est ce grand espace blanc et froid où l’avion de Overgard (personnage principal du film) s’est écrasé.
Overgard lutte pour sa survie et croit, de manière presque religieuse, à la venue des secours. Il loge dans la carcasse de son avion et ces journées sont rythmées par le bip de sa montre qui annonce une nouvelle action : pêcher, tracer dans le sol en géant SOS, envoyer un signal de détresse… Mais un événement inattendu va l’obliger à partir pour une longue et périlleuse expédition pour sa survie.
Le blanc est souvent synonyme de pureté, et là on est vraiment dans un film épuré où seul l’essentiel nous est montré. Que dire de ces magnifiques grands espaces, enneigés, que nous montre Joe PENNA, pour renforcer la solitude du personnage. On ne se lasse pas, des nombreux panoramiques qui structurent le film. D’ailleurs peu de plans moyens sont utilisés. On est soit très loin, soit au plus près du personnage.
Overgard un homme perdu au beau milieu de l’arctique, et il nous rappel à quel point l’humain est impuissant face à la puissance de Dame Nature !
Quel plaisir de voir un aussi bon film avec seulement 3 acteurs au générique !
Et justement, face à cette solitude, on est là dans un film qui questionne l’être humain :
- Quels sont limites de l’Homme face au grand froid ?
- L’Humain s’adapte-t-il toujours à son milieu ?
- Jusqu’à quel point l’Humain peut-il croire en la vie ?
- Comment lutter face à la mort ?
Le scénario est très bien construit fait de plusieurs rebondissements, avec une belle évolution du personnage, de sa condition de vie, de son rapport à la nature et comment il réagit face à sa survie. Toutefois on est là dans une forme classique de scénario avec climax et compagnie. On peut également regretter l’utilisation de l’ours polaire, qui n’apporte absolument rien à l’histoire mais sert juste le scénario pour avoir une scène d’action. On a l’impression que le scénariste à trouver ça inévitable de placer un ours polaire dans un film qui se déroule en arctique, mais je pense que si, il l’était évitable !
Il faut noter le très beau travail sonore, qui est basé sur deux choses :
- Les bruitages, constitué des sons réalistes (vent, bruit de frottement…), qui nous permettent justement d’être encré dans le réel ;
- La musique, qui est un mélange de sound-design et de musique electro, nous transmet les émotions du personnage.
Ce travail sonore est d’autant plus important et remarquable car il n’y a pas, enfin très peu, de dialogue. Forcément, c’est la conséquence de la solitude.
Donc si vous voulez être immergé en arctique, si vous voulez voir la formidable performance de Mads Mikkelsen, si vous voulez en apprendre plus sur l’Homme et si vous voulez frissonnez : aller voir Arctic !