"On ne naît pas fou, on le devient", c'est un peu la morale concluant Arsenic et Vieilles Dentelles...
Mais avant d'en arriver là, Frank Capra met en scène un quasi huis-clos où l'on découvre une famille bien barrée, entre un colonel se prenant pour le président Roosevelt et aimant à sonner le clairon et la charge dans les escaliers, un jeune journaliste demandant la main d'une jolie jeune femme qu'il calcule à peine au milieu d'un cimetière, et deux tantes - dont l'une très sautillante - empoisonnant et enterrant dans la cave des personnes âgées par pure charité chrétienne...
Franchement, l'idée s'avère excellente. Et d'ailleurs, cette comédie commence très bien, car malgré le surjeu de certains personnages ou encore le cabotinage de Cary Grant - très efficace et même très drôle par séquences -, on se prend vite au jeu. Le délire des découvertes successives de ce dernier et l'insouciance de ses tantes fonctionnent à merveille, tout comme la réapparition de son frère handicapé lourd en mode Frankenstein que tous croyaient disparu (référence assumée puisque celui-ci est accompagné du docteur Einstein).
Après, il y a aussi pas mal de lourdeurs, le flic bavard et naïf m'a bien saoulé par exemple, il n'est pas crédible, d'autant plus qu'il arrive toujours à brûle pourpoint... Je n'aime pas ce genre de facilités scénaristiques, et celle-ci ne sera pas la seule du film. Aussi, j'ai noté un gag à côté duquel est passé Franck Capra : ça aurait été quand même plus marrant que le vieillard meure d'une crise cardiaque lorsque le journaliste l'apeure pour lui éviter de boire le vin empoisonné...
Et si jusqu'à l'arrivée des trois flics cette comédie tenait bien la route, malgré quelques mollesses, ça devient vraiment n'importe quoi et finit par agacer sur la fin... Final que seule la révélation de ses tantes au personnage de Cary Grant rattrapera, donnant par là même une portée socio-psychologique intéressante au film.