Mises en abyme, atomisation des conventions narratives voilà ce que nous offre encore et toujours Quentin Dupieux avec ce sixième long métrage.
Moins barré que Steak et dans la lignée du vertigineux Réalité.
Le cinéaste nous fait l'exposition d'un interminable et désopilant interrogatoire policier, avec toujours sa signature du « No Reason ».
Alors,
Une nuit, dans un commissariat de police en banlieue, Buron, un flic (Benoît Poelvoorde) interroge Fugain (Grégoire Ludig) au sujet du cadavre qu’il a trouvé par hasard.
La garde à vue est régulièrement interrompue par un adjoint borgne, stupide et suspicieux, et l’on s’échappe parfois sur les lieux du crime, dans des flash-back mélangeant passé/présent/futur, qui illustrent les déclarations du témoin.
On ne peut passer à côté de références cinématographiques du Magnifique à Buffet Froid et ce twist à la Buñuel.
Petit clin d'oeil aux productions René Château/Cerito des années 80 avec cette affiche pastiche.
L'idée principal récurrente dans les films « Dupieuxistes » est de rendre le Farfelu hyper normal.
C’est à la fois la force et la faiblesse du film, qui peut aussi s’apparenter à un long sketch, entre boulevard noir de théâtre et gaudriole de café-théâtre.
Les initiés apprécieront, les autres peuvent fuir.
Quant aux fans de Mr. Oizo, le DJ derrière le réalisateur, ils remarqueront une bande originale vraiment moins étrange qu’à l’accoutumée, et ça, c’est vraiment dommage.
J'attends avec impatience la sortie de Le Daim..