Au nom du père

Sympathique comédie plutôt simplette, touchante grâce au personnage de Pamela, souvent drôle (même si certaines vannes sont trop attendues), parfois même sarcastique (humour noir raillant les États-Unis et leur politique étrangère), Avanti n’affiche pas les mêmes prétentions - tant dans le message que la construction - que La Garçonnière, Témoin à charge ou Boulevard du crépuscule, certes, mais réussit à divertir le spectateur, à le faire voyager par procuration et à lui faire rêver d’un estival et léger adultère au plaisir innocent.

Wilder, sûr de lui et de son talent, prétend vouloir tourner une comédie de 2h20. Beau défi auquel il faillit hélas : des scènes trop longues maintenues artificiellement et à l’intérêt mineur, des scènes comiques à la construction trop étendue qui perdent de ce fait leur charme, une certaine répétition dans l’intrigue qui peut lasser. La première partie a d’ailleurs failli me perdre.

Puis Wilder retrouve un rythme, tisse intelligemment les fils de son vaudeville, fait mouche avec son humour qu’il distille à doses mesurées. Par ailleurs, il nous touche enfin, nous fait ressentir de la compassion pour ses personnages. Cependant, on ne voit pas très bien le message qu’il veut faire passer à travers cet amour hérité que Wendell accepte sous la pression de la famille finalement (au nom du père, dirais-je), avec ce Jack Lemmon asexué et l’excellent Carlucci un peu efféminé.

Un Wilder mineur mais qui mérite d’être vu.