Le cinéma de Science Fiction est né àavec Georges Mélies. Avec "Le Voyage dans la Lune" (1902) le réalisateur Français concrétise toutes ses expérimentations. Pour la première fois sur un écran de cinéma, le public découvre les effets spéciaux. Par ses trucages, l'invention du cadre et de la mise en scène, Mélies posa les bases d'un cinéma où le rêve était devenu "réalité".

107 ans plus tard, le cinéma de SF est devenu un genre à part entière. De Star Wars à E.T. en passant par Retour vers le futur jusqu'au récent Star Trek de JJ Abrams, de nombreuses œuvres ont ainsi confirmé que le cinéma de SF pouvait allier qualité et pur divertissement.

En 2009, un film de Science Fiction synthétise à lui seul ce Siècle d'évolution. Une œuvre somme, démesurée, novatrice et révolutionnaire. Un film prémonitoire qui réinvente la façon de penser et de réaliser un film au cinéma. Un messie cinématographique qui propose une vision hallucinante du cinéma de demain et remet à leurs places tous ces tâcherons de la SF numérique parkinsonnienne, bourrinne et gerbante que sont les Michael Bay, Roland Emmerich et consort.

Ce film, c'est AVATAR de James Cameron, le Georges Mélies du XXIème Siècle.

Bien évidemment, comme toute œuvre novatrice et révolutionnaire en son temps, Avatar part avec ses farouches opposants. Ceux là même qui, 32 ans plus tôt, crachaient leur venin sur l'œuvre novatrice et mythologique qu'était le Star Wars de Georges Lucas.

L'année 2009 possède donc toujours ces mêmes vociférateurs aveugles, incapables d'apprécier un cinéma qui, derrière sa technologie numérique rutilante, son budget pharaonique et sa campagne marketing massive, demeure capable d'éblouir et de raviver en nous la fascination pour des histoires d'aventures aussi simples que magnifiques.

Pour commencer, Avatar est l'histoire d'une révolution technologique. Un projet dantesque qui nécessita la création d'un nouveau type de caméra 3D haute définition, l'invention de nouvelles méthodes de capture de mouvement, 4 années de réalisation et plus de 300 millions de $ de budget.

Avatar c'est l'évolution de la capture de mouvement d'abord. Bien que déjà surprenante chez Robert Zemeckis et son fantastique Beowulf, la technique actuelle (la Motion Capture) ne permet pas de retranscrire virtuellement le réalisme des expressions faciales propres aux acteurs (et donc d'émouvoir).

L'évolution qu'insuffle Cameron à la technique de capture de mouvement relègue au passé les personnages numériques aux démarches rigides et aux yeux sans vie. Avec Avatar, Iron Jim lance l'ère de la Performance Capture, une technique complexe qui, devant la fluidité et le réalisme hallucinant des images qu'elle propose, offre aux personnages virtuels ce que personne n'aura jamais réussit à leur offrir au cinéma : Une âme et une capacité à émouvoir.

Dans les mains d'un cinéaste de blockbuster lambda (suivez mon regard), cette technologie ne serait qu'un simple faire valoir visuel à la solde d'un récit spectaculaire et décérébré. Dans les mains d'un conteur de génie comme James Cameron, cette technologie haut de gamme n'est jamais superflue et demeure en permanence au service du récit et de l'émotion qui s'en dégage.

C'est dans cette capacité du virtuel à émouvoir, parfois jusqu'aux larmes, dans la faculté qu'à Cameron de se servir des technologies modernes de cinéma pour nous conter un mythe universel sans jamais nuire un seul instant à l'impact émotionnel qui en découle, qu'Avatar peut être considéré comme LA grande révolution du cinéma numérique de notre temps.

En ce sens, par le sentiment charnel, la passion et l'émotion qu'elle véhicule, la scène complètement virtuelle où Jake et Neytiri s'échangent un baiser peut être considérée comme la synthése ultime de toute cette révolution.

Encore, ces impressions de réalisme et de « vie » se conjuguent à l'infini dans chaque paysage et environnement de Pandora où la caméra de Cameron nous emmène voyager. Véritable écosystème inspiré des fonds marins chers au réalisateur, (Les mammifères empruntent aux requins marteau, aux hippocampes, aux méduses ou aux créatures luminescentes abyssales), le virtuel devient réel et par l'appel au sens que procurent les images (le vent, l'herbe, la terre, l'eau, etc..), Pandora devient aussi palpable que les Na'vis qui y habitent.

Observer le réalisme dans le mouvement des arbres, des fourrages ou de l'herbe au passage d'un hélicoptère, découvrir la vie d'animaux étranges à la façon d'un documentaire animalier, assister au couché de soleil Pandorien qui transforme la jungle verdâtre en théâtre bleuté et luminescent, demeurent autant d'expériences sensorielles qu'aucun écran de cinéma ne nous a jamais offert.

Ce réalisme, pourtant d'origine 100% virtuelle, est d'autant plus impressionnant qu'il est allié à des prises de vue réelles. Si ce mélange ne fait pas toujours bon ménage au cinéma (la prélogie Star Wars ?), la fusion parfaite entre ces deux mondes pourtant antinomiques, promet des lendemains cinématographiques inouïs.

Mais quand par dessus tout ce réalisme, Cameron vient ajouter une troisième dimension (celle de la profondeur et non celle du gadget), les mots viennent à manquer pour décrire complètement la sensation d'immersion totale vécue par le spectateur.

S'il fallait faire simple, je dirais qu'Avatar en 3D c'est un peu comme regarder à travers une fenêtre qui s'ouvre sur la Planète Pandora. De la scène où Jake Sully sort de son sarcophage cryogénique dans un vaisseau spatial, aux séquences de découvertes de la jungle de Pandora en passant par les batailles épiques au milieu de montagnes volantes, le spectateur est envahi par une formidable sensation d'immersion, comme s'il pouvait plonger littéralement dans ce monde créé de toutes pièces par ce faiseur génial qu'est James Cameron. (sensation encore accrue lors d'une projection au format hallucinant de l'Imax 3D)

Après Titanic, Cameron avait annoncé ne vouloir revenir au cinéma que pour une oeuvre qui en vaille vraiment la peine. Pour tout ce que je viens de citer, il est clair que Cameron n'est pas revenu pour rien. Clairement, Avatar pose non seulement les bases du nouveau cinéma d'effets spéciaux mais également propose une vision futuriste du 7ème art.

Au-delà de son aspect purement technologique maintenant, Avatar est aussi le film d'un conteur d'exception (malgré ce que peuvent en dire certains).

Bien qu'on puisse comprendre qu'un Blockbuster aussi coûteux et aussi marketé fasse naître les réticences, refuser de voir Avatar au cinéma, refuser de le comprendre ou simplement de le voir (au sens Na'vi du terme), serait un peu comme refuser le cinéma tel qu'on l'a toujours aimé.

Au début de mon article, je parlais du penchant pour le divertissement que le cinéma de Science Fiction ne pouvait renier. Je parlais de Spielberg, de Zemeckis, de Lucas, preuves vivantes que ce cinéma peut également rimer avec cinéma de qualité.
Cameron a compris tout cela, son Avatar en est le parfait représentant, une certaine transfiguration de tout ce cinéma qui s'impose alors comme le meilleur spectacle de divertissement que le 7ème art ait eu à proposer ces quelques décennies passées.

Mais si Avatar remporte un franc succès et qu'il fédère de nombreux amoureux de cinéma à travers le monde, ce n'est pas de l'unique fait de ses effets spéciaux hallucinants. Non, si Avatar fascine autant, c'est aussi parce qu'il entretient des liens immuables avec notre passé culturel, avec notre imaginaire et notre inconscient collectif. A l'image des histoires qu'on nous contait enfant, Avatar nous embarque dans un récit classique de quête initiatique, plaçant la mythologie et la légende au cœur de l'écran. Alors que certains n'y voient que de la fainéantise, du vide et de la redite (Pocahontas avec des Schtroumpfs !!!????), je vois James Cameron revisiter un mythe et faire d'une légende ordinaire, un conte de fée et une histoire extraordinaire.

Avec Avatar, le réalisateur de The Abyss adapte donc les mythes et les légendes, aborde de grands thèmes universels (la lutte du bien contre le mal, la sagesse, le savoir) et en insuffle d'autres, plus contemporains, comme l'écologie, les guerres pour le contrôle des ressources, la cupidité des hommes ou même, de façon plus développée, le pillage et l'irrespect des cultures ancestrales (les Na'vis ne sont ils pas un savant mélange des indiens d'Amériques et des tribus Africaines ?).

De la même façon, le mot Avatar a plusieurs significations dans l'œuvre de Cameron. C'est d'abord cet être mutant né d'un mélange d'ADN d'humain et de Na'vi dans lequel Jake Sully (et par extension le spectateur) s'incarne pour mener à bien sa mission sur Pandora. C'est l'Avatar de nos jeux vidéos, ou de nos réseaux sociaux.

Mais encore, Avatar désigne les êtres nés de l'incarnation terrestre du Dieu Vishnu dans la religion Hindouiste. Religion qui semble avoir inspiré Cameron pour la création de ses autochtones félins (Vishnu est un Dieu à la peau bleue) voire même dans l'inspiration mythologique de son récit. (La dernière incarnation de Vishnu sur Terre sera un jeune homme qui anéantira tous les démons et tous les humains au cœur mauvais et créera un nouveau monde dont il sera le garant des valeurs et du bon ordre)

On peut alors voir dans le personnage de Jake Sully, le héros d'une quête initiatique qui emprunte autant à Homer qu'à Ulysse.

Dès lors, quand on prête attention à la culture Na'vi, on comprend que ces indigènes sacralisent l'âme de tout être vivant sur Pandora. Comme toutes les tribus ancestrales, ils ritualisent l'évolution du corps et de l'esprit (Neytiri parle beaucoup de naissance et de renaissance de l'âme). Comment donc ne pas associer le périple de Jake Sully à une suite de morts et de renaissances, aussi bien spirituelles que physiques ?

Spirituellement encore, Jake Sully est rongé par un conflit intérieur. Pris entre deux mondes (Humain et Na'vi), balloté entre les figures parentales de substitution que sont le colonel Quaritch et la scientifique Grace Augustine, ce Marines en fauteuil roulant (métaphore du spectateur immobile dans son fauteuil ?) devra faire un choix duquel dépendra non seulement le salut de son âme, mais également celui de tout un peuple Na'vi.

Ces différentes phases d'évolution, cette nécessité de désapprendre afin de mieux accéder au savoir, cet apprentissage sous tutelle d'un mentor (Neyti'ri), cette prise de conscience, ce passage à l'acte, cette lutte contre soi même et la délivrance qui en découle définissent à mon sens les points névralgiques de toutes épopées initiatiques telles qu'elles existent depuis tout temps.

Par ailleurs, outre la mythologie, les légendes ou la religion, Avatar est également emprunt de l'univers de passions et de thématiques chères à son géniteur.

On l'a déjà dit plus haut, l'amour immodéré de James Cameron pour les fonds marins a fait de Pandora une extrapolation marine d'une planète extra terrestre.

De même, comme dans l'ensemble de son œuvre, Avatar parle des risques immanents à la technologie, de sa mauvaise utilisation par l'homme ou paradoxalement, de la nécessité de la contrôler pour survivre. De Terminator à Abyss en passant par Titanic ou Aliens, les œuvres de Cameron ont toutes en commun cette vision ambiguë du progrès et de la Technologie.

Dans sa thématique d'ailleurs, la Science Fiction questionne souvent la place de la technologie dans notre monde tout comme son incapacité à sauver l'humanité si celle-ci perd son âme. Toujours en accord avec les thématiques chères à Jim, les femmes ont une importance capitale dans Avatar. On connaît l'admiration et l'amour que porte Cameron aux femmes de caractère, ces femmes qu'il a côtoyé ou aimé et dont les tempéraments n'ont eu de cesse d'influencer les personnages féminins de ses œuvres. Les personnages de Neytiri (Zoe Saldana), Trudy Chacon (Michelle Rodriguez), ou Grace Augustine (Sigourney Weaver), ces héroïnes au tempérament fort, au courage sans limite, ces femmes en perpétuelle lutte contre la misogynie et la testostérone qui les entoure, s'apparentent alors comme les nouvelles incarnations des archétypes féminins typiquement Cameroniens que furent les Sarah Connor, Ripley, Lindsay Bringman, Helen Tasker ou Rose.

Enfin, avec Avatar, James Cameron rend un hommage à tout un pan du cinéma mondial. Du Western et de ses Cow boys engagés dans une lutte contre les Indiens (Les cow boys modernes étant ici les militaires bêtes et méchants pas plus caricaturaux dans Avatar que les Marines dans Aliens) à l'imagerie et à la thématique des plus grandes œuvres de Miyazaki (Laputa et Princess Mononoke étant les 2 œuvres cultes avec lesquelles Avatar entretient le plus de similitudes) en passant par un hommage à Kubrick et son 2001 l'odyssée de l'espace (les scènes intérieures incroyables du vaisseau cryogénique ou les tunnels de téléportation dans l'Avatar), jusqu'au manga et aux Jeux vidéos au travers de cette bataille finale incroyable où s'affrontent Mechas, hélicoptères surarmés et vaisseaux imposants.

Par le prisme de ses passions et de ses références, James Cameron rend hommage à plusieurs décennies de culture et, comme au temps de son Titanic, semble marquer la fin d'une époque. Celle du cinéma traditionnel.

Pour autant, aussi novateur soit Avatar, il est fascinant de constater à quel point James Cameron reste fidèle à une mise en scène de cinéma très classique. A une époque où, sous couvert d'immersion, la mise en scène de l'action devient parkinsonnienne, James Cameron démontre qu'une narration classique (celle d'un journal de bord commenté par le personnage de Jack Sully) et une mise en scène posée (mais techniquement éblouissante) demeurent les seuls et uniques moyens de raconter des histoires universelles.

Alors que Michael Bay vomis des tas de robots numériques dans un chaos de scènes d'action incompréhensibles, Cameron prend son temps, soigne ses cadres, découpe ses scènes au cordeau, gère son espace avec Maestria, offre des séquences d'une lisibilité et d'une beauté absolue et fait naître l'émotion au travers d'une histoire d'amour somme toute classique mais néanmoins superbement racontée.
Accessoirement, on appelle ça une leçon de cinéma !

Dès lors, face à une telle richesse thématique, comment peut-on un seul instant affirmer qu'Avatar n'est qu'une œuvre creuse et niaise enrobée dans un magnifique écrin numérique ?? Non vraiment, il est des choses qui dépassent de loin le cadre de la Science Fiction !

Malheureusement, le plus difficile dans Avatar, c'est le retour sur Terre. Quand on sort de la salle de cinéma pour se rendre compte que la vraie vie n'est pas luminescente, que les gens ne sont pas grands et bleus, qu'aucun reptile coloré ne vole dans les airs et que connecter son sexe à un arbre ne permet pas d'accéder au conscient collectif d'une planète mais bien de se retrouver au ballon pour exhibitionnisme sur la voie publique (Nota : Les Na'vi ont de particulier une tresse qu'ils peuvent connecter à toute forme de vie sur Pandora. Accessoirement, cette tresse leur permettrait également de s'accoupler)

Il y a encore beaucoup de choses à dire et à découvrir sur Avatar. En ce sens James Cameron peut être considéré comme un Dealer de rêve. L'expérience Avatar est donc quelque chose à vivre plusieurs fois. Pour ma part, la 1ère fois que j'ai vu Avatar, je l'ai simplement vu. Dans le sens où j'étais focalisé sur la beauté des images, le rendu, la profondeur de champ et le réalisme de cet univers. On peut dire que j'ai d'abord vu Avatar avec mes yeux d'humain.

La 2ème vision d'Avatar, c'est une renaissance, une expérience encore plus intense que la première. Bien que toujours aussi fasciné par la technologie et l'univers créé par Cameron, Avatar dévoile tout son panel d'émotions. Des émotions que je me suis prise en pleine gueule, comme un enfant qui découvre le cinéma. Désormais, je peux affirmer avoir VU Avatar ... au sens Na'vi du terme, j'ai vu au delà des images. J'ai pleuré. Plusieurs fois. Rien que de discuter du film au sortir de la salle, me submergeait d'une émotion si intense que ma voix en tremblait.

Je peux affirmer qu'Avatar est une expérience au delà du cinéma. Une expérience que je n'avais pas vécu depuis mon enfance. James Cameron a révélé l'existence du Na'vi en moi et prouvé qu'il avait disparu chez tous les détracteurs de cette oeuvre magnifique.
David_Bergeyron
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le 30 déc. 2010

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