En principe avec les frères Coen, ça passe ou ça casse. Et pour moi, cette fois-ci, ça fracasse !
La base principale n'est pas folichonne, l'histoire du tournage d'un film sur un romain, à l'époque de Jésus-Christ, réalisé à Holywood dans les années 50. C'est vu, revu, en long, en large, en travers, à toutes les époques et à toutes les sauces. Mais c'était sans compter sur la présence d'Eddie Mannix, chef de bord, dans les studios de Capitole.
Dans une journée interminable d'Eddie Mannix, il se passe plein de choses. C'est un défilé de personnages, tous plus stéréotypés les uns que les autres, que nous offre à déguster sur un plateau (de tournage) les Frères Coen. Tout y passe, le cow-boy niais, la star alcoolique, le marin de "musical", l'innocente dévergondé etc.. Ce joli mélange nous régale et nous amuse.
On retrouve de belles scènes qui se veulent être premier degré et qui, finalement, ne le sont pas, avec beaucoup de jeux de mots, de finesse et d'ironie. C'est esthétiquement drôle et c'est drôlement beau. Les Coen insèrent, encore une fois, leur subtile intelligence à juste dose comme dans chacun de leurs films. C'est la marque de fabrique. On adhère ou on rejète.
La tripoté de "tête d'affiches", très bons acteurs, ne fait qu'augmenter l'appréciation des dialogues, du décalage et de la dérision du film, on serait presque tenter d'en redemander, le tout reposant sur quelques sujets enflammés et "inflammables". A savoir des problématiques plus personnelle comme la politique, la religion. Autant sur les plans cinématographiques et historiques que politiques, Ave César exploite à fond la mise en abîme créée de sa propre lignée, de sa propre identité pour nous entrainer dans ce périple multiple et rocambolesque.
Un flux d'histoires, de personnages, de scénarios qui ont réussi à satisfaire mes globes oculaires et mes fossettes pour la soirée.
Ave, Coen !