Quelle surprise pour une première cinexpérience ! C'est donc sans connaître ni le film ni le déroulement de cette séance que je me suis assise dans le fameux siège rouge, bien douillé, de la salle de ciné. Mine de rien, être bien assis ça joue beaucoup sur notre appréciation.


High-Rise, je n'en ai jamais entendu parlé, je ne suis pas non plus une fan de SF et c'est donc dans ma totale ignorance littéraire du roman de J.G Ballard et avec mes seules impressions cinématographiques, que je vais écrire ce petit billet.


Dr. Robert Laing, psychologue, emménage en 1975 dans un immeuble de Londres, à peine fini, après le décès de sa soeur. Nous ne connaissons pas grand chose de lui, ni même des autres personnages, les secrets laissent place à l'entièreté des caractères.


Bim, claque architecturale ! Première chose dont je voulais parler, c'est ce qui, dans le film, donne vraiment une structure et une esthétique particulière. L'espace est crucial autant pour les personnages que pour les spectateurs, qui se trouvent, au final, dans le même bateau, ou dirais-je plutôt la même tour.


High-Rise est, pour moi, une belle métaphore de notre société en pleine déchéance et décrépitude. Aujourd'hui, tout nous amène vers une réalité négative et dépressive,très souvent tirée vers le bas. La jeunesse est déjà vieille, lasse et feignasse, dans un univers peu propice à l'ambition. La vieillesse se coince dans une nostalgie d'une époque "florissante" mais révolue. Ce n'est qu'un condensé d'idées raccourcies à l'extrême mais qui résume un petit peu mon ressenti en tant que jeune. Bien sûr, ce n'est pas une longue plainte seulement un petit constat.


L'ascenseur social est plus que symbolique dans le film, les plus hauts sont les plus riches et vise-versa, les classes se font la guerre et ironiquement nous retrouvons ce même type de querelles sur le pallier de nos immeubles ... sauf qu'elles sont ici démesurées !


Les images sont devenus banales tout comme l'horreur et la perversité, ainsi les émotions des personnages décuplés apportent, grâce au cadrage, une esthétique neuve. Les personnages se perdent et en même temps transparaissent dans une normalité folle. Les ralentis sont sublimes ainsi que les couleurs qui nous permettent un instant de se poser et de contempler. Beaucoup de symboliques à décrypter qui font de High-Rise un film auquel on pense et repense.


Tom Hiddleston, Sienna Miller, Luke Evans et Jeremy Irons forment un bon casting. Bonus pour Tom Hiddleston qui magnifie, peut être, son personnage, il change de registre et ce n'est pas déplaisant. Bonus aussi pour Luke Evans qui incarne avec délice un personnage de feu et de colère. Et ça c'est cool.


Seul bémol, j'ai trouvé ça un peu long, mais comme c'est l'adaptation d'un livre, je suppose que le film a été raccourci au maximum sans qu'on puisse perdre l'essence du texte et de la fiction.


En bref, une bonne claque dans la tête qui n'est pas pour déplaire.


Merci pour S.O.S de ABBA version classique, personnellement j'en redemande.

Clémence_Beroy
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le 1 mars 2016

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