Avengers - L'ère d'Ultron par Antevre

À ce film j'ai envie de décerner un fantastique Meh/10. Mais hélas, comme le Meh n'est pas accepté comme note par le système de SensCritique, je vais devoir être un peu moins paresseux. C'est embêtant, parce que là je ne sais pas de quel côté faire pencher la balance en fait.

Pour les deux au fond qui vivent en ermite aux tréfonds de l'Alaska, cet énième volet de la saga filmique Marvel est le deuxième épisode d'Avengers, l'équipe de héros constituant la dernière défense de l'humanité contre les menaces exceptionnelles. Alors qu'ils achèvent peinard de démanteler Hydra, un groupe d'infâmes comploteurs qui passent leur journée à comploter infâmement, nos amis les slips d'élite (qui, XXIème siècle oblige, ne se baladent plus en slip en rue, quand même) mettent enfin la main sur le sceptre de Loki, un artefact que l'Asgardien a utilisé pour tenter de soumettre l'humanité, ainsi que sur des données de recherche dudit Hydra (d'ailleurs, chuchote Hail Hydra...). Et l'ami Stark, qui de toute évidence n'a jamais ouvert un bouquin de SF de sa vie, décide de se servir de tout ce joli matos pour créer une intelligence artificielle capable de protéger la Terre de potentiels envahisseurs. Ultron, c'est son nom, décide alors que son paternel ne s'y prend pas bien et décide de mener ses propres plans de destruction tousse protection je voulais dire de la planète...

Oui, le scénario est crétin. Mais... bon on va pas non plus en faire un drame. C'est légèrement frustrant, mais on va dire que c'est un peu comme un virus, faut bien que la franchise l'attrape histoire d'être immunisée. Surtout que c'est à la sauce Marvel, donc ça va, ça passe.

Ce que je pardonne moins, c'est quelques grosses conneries du style l'imbuvable romance façon la Belle et la Bête qu'on se coltine entre Bruce Banner et Roumanoff. Autant j'ai rien contre une petite romance bien ficelée, autant là ça a été fait avec l'élégance et la subtilité d'un tractopelle en rut dans un corridor brutalement sodomisé par un mammouth laineux sous speed. Pour vous donner une légère idée de la subtilité du truc (C'EST UNE IMAGE POUR DIRE QUE C'EST PAS SUBTIL - ah vous aviez compris ?).. Déjà ça, c'était difficile à supporter. Ensuite, on a les jumeaux Maximoff (qui ici n'ont rien à voir avec Magnéto ou les X-Men, sans nul doute pour les raisons bien connues de droit relatives aux franchises Marvel et pour s'accorder donc à cette mouture de l'univers) remaniés en terroriste - bon ça à la limite ça va - qui... ben qui sont censés détester Stark mais genre de façon mortelle, mais finalement pas tant que ça. Et puis une scène d'action/course-poursuite au milieu des rues de Séoul qui aurait pu être parfaitement évitable d'un point de vue de la cohérence s'il n'y avait pas eu écrit en grand au marqueur fluo dans le cahier des charges "OMG ALLEYYY JVEU 1 POURSWIT DS LS RU 2 C-OUL LAULLE"... en soi la scène est sympa mais c'est tellement incohérent par rapport à la logique du scénar... vive le sacrifice de civils quoi. Enfin, la bataille finale, malgré des passages chouettes, est remplie de meublage. On ne compte plus les moments de bravoure clonés les uns sur les autres que nous infligent les protagonistes, à dézinguer leurs adversaires par paquet de trente (puisque manifestement les méchants doivent bien représenter la population d'un petit pays). Ca me fait de la peine, quelques moments sont remarquables, mais à côté de ça on subit de longues minutes de marteau de Thor et de bouclier America pour rien, juste parce qu'il faut faire durer. Ca m'a fait tiquer.

Donc, scénario facile et foireux, on a compris, ça va. Mais à part ça, ça et quelques dialogues et séquences maladroites de mauvaise psychologisation/caractérisation, ça passe. On a du bon gros blockbuster assumé qui claque et ravira les fans de comics (moi compris), des cabotins qui cabotinent, des explosions, des délires, de l'humour Marvel plus ou moins bon, bref, c'est du fun en barre.

Du coup j'ai pas envie de saquer le film. J'ai le sentiment que je devrais si je voulais être objectif, mais je ne crois pas en l'objectivité. Et subjectivement, j'ai passé un bon moment. Pas comparable à a claque que m'a foutu le premier, mais un chouette moment quand même.