Baby Boss
5.6
Baby Boss

Long-métrage d'animation de Tom McGrath (2017)

Pour apprécier vraiment ce film, je préconise trois choses :


Premièrement, fermez les yeux et, quelque soit votre âge, que vous ayez 20 ou 80 ans, retournez immédiatement en enfance et souvenez-vous que vous aussi, vous avez vu le monde au prisme seul de votre imagination.


Deuxièmement, imaginez, si vous n’avez pas eu cette chance et que par malheur vous avez été enfant unique – notez bien que je n’ai rien contre cette espèce d’enfant ! – imaginez donc que vous avez un frère, qu’importe son âge d’ailleurs, l’essentiel étant que vous y croyez.


Troisièmement – et c’est le plus important, rêvez que cela est possible !


Certes, je ne vous dirais pas que Babyboss est un chef-d’œuvre, ce serait mentir et de ce fait je vous induirai en erreur ; ce qui n’est pas ma volonté. En revanche, souligner avec force que Babyboss est un sympathique film d’animation, je le crois nécessaire. Et cette sympathie vient assurément des sentiments que j’évoquais en préconisation.


Les thèmes abordés sont universels : amour, fraternité, égoïsme, héroïsme… le tout dans un esprit bon enfant ; sans mauvais jeux de mot. Voilà pour partie comment capter le public des gosses. Puis, il y a les thèmes du monde adulte : l’entreprise, l’ambition, le mensonge, le consumérisme, le travail… Bref, arriver à conjuguer les deux sans grandes fausses notes, voilà quelque chose d’intelligent. Pour que l’ensemble tienne, il faut un liant efficace. Les artistes de Dreamworks en mettant l’imagination au cœur du film ont trouvé le bon filon.


Ainsi, dès les premières minutes du film, le héros, Tim se retrouve au milieu de formidables aventures dont il est le seul protagoniste. Nous voyons le monde à travers ses yeux et à la lumière de sa seule imagination. On oublie trop souvent ce que l’enfance comporte d’aventures, de découvertes, de batailles et de chagrins. Et l’on oublie encore ce que l’univers nous paraît bien vaste quand on n’est pas plus haut que trois pommes. Dès lors, une armoire devient une montagne, une montagne le sommet du monde, une baignoire devient une mer infinie, et la mer devient l’océan. Combien grandir nous prive quelque fois de fantaisie…


Un jour, le monde de Tim est menacé par un bébé. L’image est géniale puisqu’il prend le contrôle de cette société familiale, menaçant ainsi l’imaginaire du héros. La double image du bébé/patron et bébé/frère appelle ainsi l’ensemble du public à saisir la mise en danger de l’univers du héros. Or, l’imagination du héros demeure le moteur du film, d’un bout à l’autre.


Alors bien évidemment, il y a aussi le panel d’innombrables références à des classiques de l’espionnage, James Bond en tête vous vous en doutez ou Mission impossible mais aussi quelques tartufferies de Mister Bean qui percent par instant. Il y a encore quelques renvois à des films comme Wall Street ou d’autres chefs-d’œuvre sur l’entreprise et les dirigeants tyranniques. Parlera-t-on enfin des jeux de rôle sans cesse mouvants et partagés entre Bébé et Tim du justicier et de l’acolyte, du patron et du fondé de pouvoir, du bon et du mauvais flic, du maître et de l’élève…


Bref, le foisonnement est grand et l’on ne s’ennuie pas devant les gags qui pleuvent en a pas finir…


En revanche, les deux points un peu négatifs – secondaires du reste, car le film n’engage pas à une méditation métaphysique étendue – sont les longueurs masquées par les effets comiques et l’esprit un peu trop famille parfaite qui transpire de cette production. Enfin, gros malus, le visuel. Bon, il est évident que l’ensemble plait ou non. En ce qui me concerne, il n’y a pas d’efforts particuliers : c’est un peu pauvre voilà tout.


En somme, pour accrocher et aimer, il faut y croire, être le gosse, être un gamin, le rester.


PS : Et si bien évidemment, on a perdu son âme d’enfant pour la vie ou pour la journée, après s’être engueulé avec son patron, sa femme ou ses gosses et que l’on n’a pas forcément la tête à rêver alors la note peut aussi, brutalement, chuter à 3 ou 4. On peut alors trouver le film niais, sans grande valeur ni véritable efficacité, prétentieux même comme ceux de la longue série de films que Dreamworks nous sert depuis 2014-2015.
A voir de préférence, un bon jour.

ThomasValero
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le 22 août 2017

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Thomas Valero

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