Entre des productions Marvel ultra calibrées, très bien produites mais sans âme et des daubes infâmes type Transformers, Edgar Wright parvient à nous montrer qu'avec une histoire ultra classique et des personnages archétypaux, faire du grand cinéma n'est pas impossible. Pourquoi ? Parce que Baby Driver est un tour de force en terme de réalisation, d'usage de la grammaire cinématographique, de trouvailles visuelles, bref un monument qui je l'espère, s'installera durablement dans la culture pop.
Ce qui frappe une nouvelle fois avec le nouveau métrage d'Edgar Wright, c'est la minutie quasi maladive avec laquelle il découpe son film et surtout sa manière de cadrer. Le fait que tout soit basé sur le rythme des musiques employées rend le résultat encore plus impressionnant, notamment ce plan séquence en début de film où Baby va acheter du café et où des éléments cités dans le morceau en fond apparaissent en rythme à l'écran. Ce perfectionnisme m'éblouit et me terrifie à la fois.
Je disais plus haut que le film comportait une histoire pas très originale et des personnages peu profonds. Ce à quoi Edgar Wright vous répondra : Et alors ? Effectivement, qu'importe, il démontre très concrètement que la narration reste la clé et que dans la mesure où les enjeux sont bien installés, les personnages bien introduits, quand bien même ils seraient unidimensionnels, ça fonctionne. Baby Driver ne dépasse jamais son statut de divertissement et c'est tant mieux.
Je vénérais déjà Edgar Wright pour Hot Fuzz et Scott Pilgrim VS The World, Baby Driver rejoint ce groupe. Il réussit à réaliser un film de divertissement bourré de personnalité, innovant visuellement, très impliquant, à la bande son cohérente et franchement cool (subjectif), des acteurs au sommet de leur forme. Une maitrise pareille du langage cinématographique, ça s'appelle "célébrer le cinéma" dans toute sa splendeur.