A force de voir la bannière de Sens Critique faire la promo de ce Bad Boy Bubby, accompagné en plus d'une critique de monsieur Quentin Tarantino évoquant qu'il a adoré le film, fallait bien que je me laisse tenter par la bande annonce, qui du coup m'a donné envie.


Alors que dire sur cet ovni évident, que c'est déjanté, dingue, et étrange, oui bon ça on le savait, au vu des qualificatifs qui surplombent l'affiche, mais il ne faut pas oublier que le film s'avère également beau, limite poétique, et pourtant l'ambiance très crade pourrait entacher cette poésie, mais non. J'ai pensé pendant le visionnage à certains films qui usent du même style, de la même ambiance, à savoir ce monde sale, tout comme la photographie, cet environnement qui nous plonge quasiment dans un monde anarchiste. J'ai donc pensé à Hobo with a shotgun et surtout à Bellflower, plus au second au niveau de l’esthétisme et du but, car Hobo est avant tout un Grindhouse survolté et bien jouissif, mais en terme d'ambiance qui frise le dégoût, c'est pareil. Je peux comprendre que ce genre de style peut rebuter, même moi, ça me plombe des fois, c'est très démoralisant comme aspect, suivre une belle histoire portée par une ambiance qui est tout l'inverse, faut si accrocher quoi. Ici c'est pareil, il ne faut pas tomber dans le dégoût et poursuivre la folle histoire de ce pauvre Bubby.
Séquestré depuis 35 ans dans une sorte de cave minable par sa mère, qui le lave, le nourri, le frappe, le baise même, Bubby n'est clairement pas un homme mature, ni un homme tout court, il ne connait rien au monde, aux gens, à la vie, mais le jour où son père refait surface, il va réussir à sortir de là et découvrir le monde qui l'entoure. Aussi fou qu'il parait, Bubby ne demande qu'à aimer, mais ne comprenant rien à ce qui l'entoure, ce n'est pas chose facile de trouver l'âme sœur.


Rolf De Heer dont je n'avais vu aucun film jusqu'à présent, a sorti en 1993 (ce que je viens d'apprendre à l'instant même) cet ovni, je pensais avoir vu un film de 2015 moi, mais du tout, c'est une ressortie. 'Fin bref, ça ne change rien, De Heer réalise ici avec un esthétisme soigné une histoire dérangeante et dérangée, où 32 directeurs de la photographie se sont partagés l'image. Nicholas Hope incarne ce Bubby, le p'pa, le genre de gars qu'on a pas spécialement envie de croiser et qui pourtant n'est pas méchant, enfin il peut l'être mais voilà quoi, faut voir le bon coté des choses, Hope est donc fabuleux dans ce rôle d'homme enfant.


En bref, une ambiance qui peut repousser mais qui cache une histoire folle et belle.

-MC
8
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le 17 nov. 2015

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-MC

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