En 1995, une bombe arrive sur le cinéma américain. Michael Bay sort son premier film, produit par Jerry Bruckheimer, l’excellent Bad Boys, aussi drôle que vulgaire et aussi divertissant qu’ultra-violent.

7 ans plus tard, Michael Bay est devenu une star grâce à Armageddon ou Rock et il livre la suite de son premier film, sobrement titrée Bad Boys 2. C’est bien clair, Bad Boys 2 est plus long (près de deux heures et demie), plus cher, extrêmement plus violent, infiniment plus vulgaire, définitivement plus drôle et surtout bien plus délirant que son premier volet. La seule chose qui ne ressemble pas à son auguste aîné, c’est la bande-son, qui passe de Mark Mancina à Dr. Dre, perdant alors le thème si génial et devenant juste une suite d’instrumentaux de titres de l’album 2001 de Dre. A part ce petit défaut, Bad Boys 2 est un plaisir de tous les instants, œuvre somme de la carrière passée et même à venir du monument Michael Bay.

Bad Boys 2 a une histoire particulièrement foutraque, avec des Cubains, des Mexicains, des Haïtiens et énormément de flingues et de belles pépées, que Michael Bay filme comme personne, avec un sens de l’action inégalé à cette époque. Les séquences musclées s’enchaînent sans coup férir avec les passages humoristiques, aussi gras et débiles que les fusillades sont époustouflantes et réglées à merveille. Pendant que Will Smith flingue, Martin Lawrence râle et par un miracle, ce procédé tient la route pendant 2h30. Michael Bay et ses scénaristes ne reculent devant rien : entre des cadavres jetés comme projectiles, des yachts sur l’autoroute, une sodomie de rat et la moitié de Guantanamo détruite par des mines anti personnelles, rien n’est trop beau pour le BayMeister qui orchestre tout ça avec son habituelle maestria visuelle et jouissive. Les filtres de couleur jaunâtres de mauvais goût, les dutch angle shots gratuits mais magnifiques, les ralentis constants et les dialogues outranciers déclamés par des types aussi talentueux que Michael Shannon, Jordi Molla, Joe Pantoliano ou même John Salley, un des rares acteurs de retour du premier opus, tout sent le Michael Bay par essence.

Clairement, le style Bay n’est pas pour tout le monde. On ne parle pas de débrancher son cerveau pour apprécier le film mais de prendre un peu de recul sur ce qu’on nous montre et apprécier le spectacle visuel donné. On est dans du pur Suspension of Disbelief et Michael Bay en est peut-être un des plus grands apôtres et un des utilisateurs les plus doués. Bien sûr le film est un peu trop long objectivement et parfois un peu trop indulgent envers ses largesses scénaristiques, mais où a-t-on pris autant de plaisir dans un film sans être pris pour des caves ?

Michael Bay nous vend clairement Bad Boys 2 et non pas un film d’action extrêmement sérieux. Il nous vend une comédie grasse musclée (sans jamais cacher ses placement produits) et c’est ce que le spectateur reçoit. Michael Bay est le réalisateur le plus honnête d’Hollywood. Et Bad Boys 2 est son chef d’œuvre.
CeeSnipes
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le 20 août 2014

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