Un film formellement hideux, au propos vain et inepte.
Visuellement, "Baise-moi" s'avère en effet assez immonde. D'accord, filmer caméra à l'épaule et en lumière naturelle peut s'apparenter à un choix "esthétique" ; mais que dire du montage approximatif, de la direction d'acteurs inexistante, des effets visuels au rabais (hémoglobine factice et billets de Monopoly!)...
Outre cet amateurisme criant, en lien avec le budget dérisoire, qui apparente cette adaptation du roman-choc de Virginie Despentes à un projet d'étudiants en école de cinéma, le film souffre d'un scénario redondant qui ne mène nulle part.
Cette épopée vaguement féministe, aux relents punk et nihiliste, dénonce maladroitement les maux d'une société en crise ; mais les symboles de transgression faciles, la violence kitsch permanente et les séquences de sexe explicites décrédibilisent le propos davantage qu'ils ne l'étayent.
Une majorité de scènes apparaissent simplement sans intérêt. Les autres sont dévoyées par la platitude des dialogues et le jeu laborieux des comédiens, issus du X pour la plupart, à commencer par le duo d'héroïnes composé de Karen Lencaume (RIP) et Raffaëla Anderson, dont le talent d'actrice ne saute pas aux yeux...