A peu de choses près...

Baraka est un film réalisé par Ron Fricke. Pour ceux qui ont vu la trilogie des Qatsi, il est évident que ce nom doit leur dire quelque chose puisque le bonhomme avait travaillé avec Godfrey Reggio sur les différents films. Baraka est donc une oeuvre dont on peut attendre quelque chose puisque le réalisateur n'est pas novice dans le genre du documentaire sans paroles, s'appuyant sur la puissance des images pour faire passer un message.

Formellement, le film est une réussite. C'est simplement grandiose et la puissance des images suffit effectivement à nous faire passer les différents messages. On est également littéralement happé, hypnotisé par ce que l'on voit mais également par ce que l'on entend tant la musique joue parfaitement son rôle tout comme elle sait parfois laisser la place au son d'ambiance.

Baraka n'est pas non plus le chef-d'oeuvre escompté. J'entends par là que le film souffre de la comparaison avec les Qatsi justement et plus particulièrement avec Koyaanisqatsi, au niveau du fond. En effet, Reggio parvenait dans ce film à allier parfaitement forme et fond. On sentait que tout était maîtrisé de A à Z, que chaque image qui apparaissait à ce moment-là était étudiée et réfléchie.

Je ne dis pas que ce n'est pas le cas pour Ron Fricke, mais ce n'est pas forcément l'impression qui en ressort. En effet, tout me semble un peu pèle-mêle, mis un peu n'importe comment et que le réalisateur s'est dit que de toute façon, l'image est tellement forte qu'il n'y a pas besoin de fil rouge à ce que je veux montrer.

Bien sûr qu'on comprend que le réalisateur veut montrer l'empreinte de l'homme sur son environnement, la différence entre calme et frénésie, les différences de cultures, les images religieuses et que tout cela possède un sens. Mais il n'y a pas vraiment de logique dans la manière dont l'ensemble est construit. Et c'est bien là que le film perd justement en force et en puissance. C'est un peu dommage car il ne manquait franchement pas grand chose pour égaler Reggio.