Virage à 180 degrés pour la Warner, qui a fait le choix de confier sa poule aux oeufs d'or a un autre fermier. En effet, Le Défi avait été jugé trop sombre et trop glauque, et la production a dû subir les représailles de l'escouade des mères de famille inquiètes pour leur progéniture et les conséquences psychologiques qu'entraînent la vision de ce genre de film. Au nom de la communauté des fans de l'homme chauve souris, Mesdames, merci.
Voilà donc le justicier masqué projeté dans le monde ultra coloré sorti tout droit du cerveau malade de Joel Schumacher, dont le seul nom suffit désormais pour faire frissonner de haine la majorité des fans de l'univers de Bob Kane. Exit le labyrinthe sombre et tortueux de Gotham City, fini les vilains psychopathes, adieu le bon goût, bienvenue à Joel City. Le synopsis était pourtant prometteur, introduisant enfin le plus fidèle allié de la chauve souris en la personne de Robin, et opposant le Dynamic Duo reformé au complexe Double Face et au perturbé Homme Mystère.
Sauf que, de complexité, il n'y en a point ici, les deux vilains emblématiques se retrouvant relégués au rang de gentils frappa-dingues. Pas de subtilité, pas de réflexion sur la notion de justice, juste une avalanche de costumes de mauvais goût. Dieu merci, un Jim Carrey en forme olympique relève un petit peu le niveau de cette mauvaise farce, proposant une interprétation du niveau de celle de son précédent film, seul le Mask changeant un peu. On ne parlera pas, en revanche, de celle de Val Kilmer, adoubé plus mauvais Batman de l'histoire pour seulement quelques années.
Tout n'est pas à jeter dans cette quatrième aventure de l'homme chauve souris, mais le virage amorcé n'est en réalité que le début d'un tête à queue vertigineux qui a failli emmener la licence Batman droit dans le mur. Le pire reste en effet à venir...