Revisionnage. Je continue ma rétrospective Batman avec ce second opus de Tim Burton.


Bon, y'a pas à chier, c'est du costaud. Autant je suis réservé sur le premier Batman de Burton, autant je tiens ce Batman Returns pour une franche réussite. Le film est absolument splendide, c'est du Tim Burton en grande forme (sur la lancée d'Edward aux mains d'argent), qui plus est sublimé par une bande-son magique du compère Danny Elfman. Concrètement, le film est délesté des défauts du premier opus (les chansons de Prince qui parasitaient le film ne sont ici plus qu'un mauvais souvenir et laissent désormais toute la place aux compositions de Danny Elfman, la tête à claques Robert Wuhl disparaît et Jack Nicholson est remplacé par un trio de vilains aussi savoureux les uns que les autres) pour ne conserver que ses qualités (tout le reste) - qu'il fait passer la seconde : le film est visuellement superbe, Gotham City y est plus gothique et classe que jamais, Michael Keaton est impeccable, très charismatique, et la musique de Elfman majestueuse (troisième fois que j'en parle en dix lignes, promis j'arrête).


Et franchement, si je trouve le premier opus décevant (parce que bâtard et assez mollement mis en scène), celui-ci est pour le coup assez impeccable en tout point et surtout étonnant à plus d'un titre. Déjà, le film est particulièrement réussi en ce qu'il arrive à faire exister mais surtout mettre à l'honneur ses quatre personnages principaux (dont trois sont nouveaux) et à les faire habilement se croiser les uns les autres sans qu'aucun ni n'apparaisse en retrait par rapport aux autres ni ne souffre de la comparaison (et il convient là de saluer les quatre acteurs, tous parfaits, chacun dans leur style - et dans leur costume), ceci au sein d'un récit particulièrement dense, alternant par ailleurs les variations de ton à un rythme assez fou, sans jamais que le film ne se prenne les pieds dans le tapis. Puis Burton arrive ici à iconiser son personnage (ce premier plan sur Bruce Wayne, se dressant face au Bat-signal : juste parfait). Tout ça sur deux heures très bien rythmées. Chapeau.


Bref, après un premier opus en demi-teinte, ce Batman Returns est vraiment une franche réussite. On sent là le Tim Burton complètement libre (qui a effectivement obtenu carte blanche sur ce second volet après la réussite commerciale du premier sur lequel il n'avait pas les mains libres) et très inspiré, qui fait montre d'un réel talent de mis en scène et surtout d'une imagination et d'une générosité vraiment enthousiasmantes. Le résultat : un film à la folie, la poésie et la noirceur des grands jours du bonhomme, avec en prime une touche délicieuse d'érotisme (Catwoman) et de crudité (Pingouin). Un grand Tim Burton et un grand Batman. Qui valait bien une brouille avec McDonald's. Triste que cela ait coûté à Tim Burton son troisième Batman mais il aura laissé derrière lui ce Batman Returns et c'est déjà très bien.

ServalReturns
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le 8 août 2020

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ServalReturns

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