Il y a tant à dire sur ce dernier projet de Zack Snyder. Le réalisateur est confronté à l’analyse fâcheuse des premiers regards, lourdement pesants et sèches sur un film qui possède bien sûr ses défauts, mais également des agréables surprises. Mais l'emprise de cette franchise dans la culture populaire connaît un cap soudain et certains souhaitent évidemment se l'approprier. Ici, l'oeuvre est en proie à la passion du fanboy et des contraintes que les studios Warner ponctue une peu trop, à la fois dans son déroulé marketing que sur le grand écran.


Mais revenons dans le vif de la confrontation. Parlons de cette construction narrative… assez complexe. Le souci avec ce film est qu’il ne démarre pas avec le background idéal (contrairement à Avengers qui est sorti victorieux jusqu’à la fin). Man Of Steel fut le seul prequel à ce chaos. Il a fallu mettre en place les bases de Batman. Oui, car malgré qu’il soit connu du grand public, la vision du justicier nocturne est sombre et peu alimentée dans un univers que nous observons rarement à l’écran depuis. Ce qui nous a permis de contempler une magnifique ouverture, en introduisant ce visage si familier, dès lors tenu par Ben Affleck.


Quant à Henry Cavill (Superman), il prétend au rôle le plus instructif de la séance. Rongé par ses devoirs et son identité publique, il baigne dans l’eau trouble de la manipulation. La question de divinité retentit alors pour surprendre. La notion de contrôle est retenue. La raison est donc politique. Ce qui est très intéressant à étudier, car cet aspect sort du rang (un parallélisme parfait avec « Captain America : Civil War » en sortie un mois plus tard). Mais la logique l’emporte sur la raison, malgré la mise en scène. Le sentiment fort va donc à Bruce Wayne, qui monopolise certainement le meilleur parti des spectateurs.


Et ce fameux affrontement que l’on s’efforce de bâtir tout le long du film prend petit à petit forme. Pour bien le comprendre, un grand recul sur l’univers étendu est de rigueur. C’est notamment Bruce Wayne qui détient la « clé » de nos réponses. Mais aussi habile en agissant dans l’ombre, son Batman nous dévoile néanmoins des pistes importantes pour le prochain opus.


Et c’est bien là la faiblesse de ce film. Les subtilités ne touchent que les fans aguerris, quant aux autres, plus de questions trottent encore. Et s’il faut attendre la Justice League pour en avoir le cœur net, il s’agit alors d’un travail laborieux dans le sens où les connaissances se limitent aux comics…


Parlons alors des personnages secondaires, qui ont tant à dire, mais pas forcément du même point de vue. Lois Lane (Amy Adams) est présente pour faire vivre le personnage de Superman et donc de Clark. Elle joue un rôle mineur, mais dévoile un potentiel certain pour la suite.


Lex Luthor (Jesse Eisenberg) est captivant. Dans le rôle du méchant maniaque et pragmatique, il tient un ton fortement partagé entre la folie et la raison. Un bon équilibre qui ne fait pas le bonheur de tous, car sa monotonie est des plus affligeantes à la longue…


Pour ce qui est des héros secondaires, que ce soit Aquaman, Flash, Cyborg ou Wonder Woman, leur introduction est une vraie mascarade. Il y avait mieux à faire sur ce point, et c’est pourquoi on pourrait en épargner un d’entre eux seulement pour son passage explosif.


Et pour finir sur une note pas très élogieuse. On ciblera cette campagne de promotion, qui nous a vendu un film, illustrant la version longue d’une bande-annonce, trop gourmande en révélation…


Ce que l’on doit retenir de « Batman v Superman : l’Aube de la Justice », et ce dont on peut vanter le futur succès, c’est qu’il parvient à poser les ultimes piliers pour monter une Justice League prometteuse, malgré le chaos qui règne en sa construction narrative.

Cinememories
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le 10 juin 2017

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Kelemvor
4

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