Le jour où le film de superhéros prendrait la confiance devait arriver puisque toutes les licences jetées dans la marmite ressortaient gorgées d'or. Apparemment, DC a donc jugé que tant qu'à faire du pognon, autant rentabiliser jusqu'au bout et se passer de scénariste, d'acteurs ayant plus d'une dimension de jeu, de monteur et de simplement faire une grosse purée de supertrucs.
Batman n'est pas content car Superman a tout cassé, et c'est ma foi fort légitime. L'introduction est une horreur sans nom mais l'enjeu est intéressant puisqu'il met en lumière la débauche de destruction du film précédent sous un jour différent. Malheureusement, les bonnes idées s'arrêtent là et on entame deux heures trente de scènes enchaînées en dépit du bon sens narratif, d'introductions de personnages en veux-tu en voilà (Personnellement, j'aime à imaginer que lors de la réunion avec le département marketing, le grand patron aura répondu à la question "comment faire du teasing différemment de Marvel ?" par un grand FOUTEZ-MOI LES TRAILERS A LA FIN DU DEUXIEME ACTE), de gros plans de Lois Lane réagissant à quelque chose, d'un Deus Ex Machina qui s'appelle Wonder Woman donc on a le droit car c'est le même univers alors on est perché, de patriotisme digne du best of de la Guerre Froide, de courses poursuites en bagnole aussi futiles que mal construites et de destruction immense mais sans victimes apparentes cette fois.
Bref, non seulement ce film est navrant, mais il prend soin d'être navrant jusque dans les moindres détails. Car non content de planter une bombe au Sénat, Lex Luthor va aussi mettre du pipi sur le bureau de la députée. Car après avoir passé deux ans à haïr Superman et s'entraîner comme un damné pour le combattre, c'est le nom de la maman de Superman qui va totalement tout changer le point de vue de Batman. Car quand Superman meurt, on joue de la cornemuse. Car au moment de lancer la bombe atomique, l'attachée militaire va avoir un hoquet d'horreur puis, pour aller au bout car rendez-vous compte il s'agit de l'arme ATOMIQUE, elle va se signer et fermer les yeux. Et finalement cette terre qui tremble telle un majeur tendu bien haut à la face de la créativité, ils nous auront tout fait.