Bean par Incertitudes

J'étais très fan de la série TV qui passait alors sur France 3 au début/milieu des années 90 et qui avait remplacé Benny Hill. J'aimais aussi Benny Hill et il y a entre les deux une filiation évidente. Pour autant, au cinéma, c'est une autre histoire. Ce qui peut faire rire sur un épisode de vingt minutes, où on peut jouer la facilité en enchaînant les gags, peut-il y parvenir sur une heure trente ?

Gamin, je l'ai dit, il me faisait rire. Aujourd'hui, c'est différent. Je n'ai vu que les lacunes dans le scénario. Genre, un employé d'une galerie d'art (Mister Bean) dont je me demande comment il a pu être embauché vu qu'il n'y connaît rien, est envoyé en tant qu'expert par ses supérieurs pour superviser le retour d'un tableau, un chef d’œuvre de la peinture américaine. Celui-ci logera chez un employé de la Galerie Grierson mais sa femme piquera aussitôt sa crise et s'en ira dès le premier jour parce qu'elle ne peut pas le supporter. Ok, je sais que Bean est un cas. C'est peu de le dire. Mais elle n'est pas censée le connaître ! C'est vrai que je suis en train de chercher de la cohérence dans un Mister Bean mais bon. Le problème est là. J'ai eu l'impression de me retrouver devant un épisode rallongé. Certains gags sont même exactement repris comme le coup de la dinde au micro-onde, le sac à vomi dans l'avion ou Bean qui se rase la langue. T'es au cinéma, tu fais un film avec dix fois plus de moyens donc soigne l'histoire, le personnage, les gags, enfin tout ! D'autant que bon, le film a coûté plus de vingt millions de dollars en 1996.

Ainsi, Bean se destine avant tout aux aficionados des singeries du personnage crée par Rowan Atkinson et Richard Curtis (Love Actually) qui se moqueront du reste. Je sais qu'il y en a, j'en étais un et certains de ses sketchs sur Youtube (comme celui du Nouvel An) continuent à me faire marrer.

Du Bean pur jus, construit par et pour la star qui voulait surfer sur le succès de la série télé. Mais ceux qui attendaient un vrai message, un vrai récit, un vrai film de cinéma, ou ceux qui tout simplement restent de marbre devant ses grimaces peuvent passer leur chemin. Ils ne trouveront rien d'original là-dedans.