Marche à l'ombre est assez proche de Viens chez moi, j'habite chez une copine. La présence de Michel Blanc bien sûr. Mais les thématiques sont similaires. Chômage, précarité, crise du logement, difficultés amoureuses. A ceci près que Viens chez moi...avait l'espoir engendré par l'arrivée de la Gauche au pouvoir. Alors que Marche à l'ombre est tourné bien plus tard et que ces espoirs ont depuis été douchés.
On retrouve donc Blanc dans son habituel rôle de Jean-Claude Dusse et Gérard Lanvin issu du café-théâtre lui aussi et qui, on peut dire, succède à Bernard Giraudeau dans le rôle du copain râleur.
Cette comédie, je la trouve mais mille fois plus drôle que Viens chez moi...ou Ma femme s'appelle reviens ! Sérieux, Michel Blanc est un dialoguiste de tout premier plan, beaucoup trop rare, et je n'exagère pas. Impossible de citer toutes les répliques car cela reviendrait à citer tout le film. Ce qui serait trop fastidieux. Mais chaque vanne est un véritable missile. Comme si Blanc en portant la casquette de réalisateur pour la première fois avait décidé de se lâcher à fond profitant d'avoir les coudées franches contrairement aux films coécrits et mis en scène par Patrice Leconte.
Les spectateurs ne s'y sont pas trompés. Avec six millions d'entrées en salles, Marche à l’ombre est le succès français de 1984. A tous les coups, Michel Blanc n'en espérait pas tant et pourtant le plus talentueux de la bande du Splendid, y a pas de doute, c'est bien lui.