Judah vs Judas
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le 11 mars 2017
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Timur, faut qu'on cause. Parce qu'il y avait une petite interview de toi sur le magazine Illimité qui donnait un argument majeur pour aller voir ton Ben Hur : tu as refusé de voir la seconde adaptation, celle que tout me monde adule depuis 1959 pour ne pas tomber dans l'écueil du remake. Et c'est une démarche qu'on aimerait voir plus souvent. Seulement, il semblerait que tes scénaristes n'en aient rien eu à foutre de ta prise de parti, parce que le remake vulgaire et sans saveur, t'es tombé en plein dedans.
Pourtant, on aime bien ton boulot dans la série Z bien branlée. Wanted et Abraham Lincoln : Vampire Hunter, pour ce que ça représente, c'était bien foutu, et on a franchement bien rigolé à tes côtés. Sauf que là, quand on se dit que le budget entier du film de 59, c'est ce que doit toucher le figurant de la scène 17, on se demande ce que t'as bien pu faire de tout ce pognon. Ça t'a sûrement pas permis de caster un acteur principal correct (Charlton Heston avait beau être un connard notoire, il avait au moins son charisme pour lui), lui qui est autant juif que Michael Fassbender sera espagnol à la fin de l'année. C'est bien de faire dans le bankable, mais le raccord aussi, ça compte.
De toute façon, ton casting complet est à la limite du risible, ou alors est-ce ta direction qui est totalement branlante. Tes sponsors à la production ont même fait l'affront d'ajouter Morgan Freeman pour aider au prestige, là où on ne tombe plus dans le panneau depuis longtemps. Mais à narration brillante peuvent déteindre de mauvais comédiens, alors changeons de cible. Parce que là non plus, c'est pas fameux. On a beau expliquer que non, un montage épileptique ne fait aucunement gagner en rythme, ce n'est visiblement toujours pas compris. Ta caméra ne capte aucun angle, passe son temps à sauter d'un point à l'autre, et rien ne se crée. Pour une œuvre telle que Ben Hur, manquer cruellement de souffle épique, c'est un sacré comble. Dis-toi que Roland Emmerich aurait sûrement fait mieux. Les plans n'ont aucune force évocatrice, les scènes d'action sont d'un cafouillis insupportable et tu te permets de rajouter des plans putassiers ressemblant à tes anciens films (citons par exemple le bélier d'un bateau lors d'une attaque marine qui vient s'éclater contre la caméra après avoir empalé un mec pour faire une giclée de sang). Si tu veux faire de l'exagéré, va à fond dedans, et ne nous fais pas un film ultra sérieux avec deux plans décalés dedans. Tu sais, on en revient au dernier paragraphe, celui qui te demande d'être raccord.
Donc voilà ton Ben Hur, et c'était pas terrible. Même si on n'a pas de raison de comparer trois adaptations de la même œuvre, chacune pouvant être brillante à sa façon, on ne peut que dire une chose : William Wyler, au moins, on ne l'oubliera pas. Tu viens d'être relayé au rang de pute d'Hollywood qui fait des films bons marché et sans âme et on te souhaite d'en sortir. Pour te remettre à faire ce qui te plaît.Tu peux le faire.
Créée
le 12 sept. 2016
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