Après les échecs consécutifs de ses deux derniers films (The Walk et Alliés), Bienvenue à Marwen , le dernier opus de Robert Zemeckis ne semble malheureusement pas échapper à ce triste sort. Bide public et critique aux Etats-Unis, Zemeckis semble ne jamais retrouver de sa superbe tandis que son pote Spielberg conserve une place de choix.


Si Ready Player One parlait de ce dernier en artiste rêveur perdu derrière les monstres de pop culture qu'il a crée, Bienvenue à Marwen pourrait être vu de la même manière, et cet homme qui a subi un grave traumatisme et s'enferme dans son monde pour échapper à ses démons pourrait bien être l'auto-portrait de son metteur en scène (allant jusqu'à singer la DeLorean).


On comprend ainsi ce que Zemeckis a pu trouver dans l'histoire de Mark Hogancamp . Même si le réalisateur, lorsqu'on abordera le sujet, parlera de quelque chose d'inconscient, on ne pourra s'empêcher de voir dans ce portrait d'homme traumatisé, dont la mémoire a disparue, quelque chose de Zemeckis. Persuadé qu'il ne retrouvera plus jamais l'amour, il s'évertue à le vivre dans son monde de poupées, monde qu'il relie maladroitement à la réalité.


Ainsi, si techniquement le film est très réussi, son fond est ainsi plus modeste, plus mièvre et plus fragile, à l'image de son personnage. En concentrant son action sur un petit village, autant l'imaginaire que le réel, Marwen se fait d'autant plus attachant. De par sa proposition et sa triste réputation, c'est un film qui nous arrive directement dans les bras et que l'on a envie de défendre contre vents et marées.


Metteur en scène où homme perdu, la conclusion est la même ; l'art les relie et rassemble, plus qu'il ne divise. Et c'est bien cela le plus important.

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le 5 janv. 2019

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QuentinBombarde

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