Bienvenue à Suburbicon, banlieue idéalisée des années cinquante. Une communauté multiculturelle qui s’enorgueillit de réunir, le sourire aux lèvres, des Américains de tout horizon. Mais quand une famille noire s’y installe, les âmes blanches se grisent.
Le décorum est parfait. Façades saines, pelouses impeccables, supermarché d’époque et église au milieu du quartier. Mais la réalité est trompeuse et le mal, insidieux. Il ne vient pas de l’autre, comme s’efforcent de le faire croire les esprits frappeurs, mais se terre à l’intérieur. Derrière ces rideaux fermés se dissimulent la haine, la vénalité et la violence la plus crasse. Des Etats-Unis dissociés qui rappellent ceux d’aujourd’hui.
Sur un scénario reconnaissable des frères Coen, Clooney joue la carte de la satire politisée. Méchant et plutôt bien vu, il manque néanmoins à ses personnages une conscience pour échapper au vide et se sauver en devenant des perdants magnifiques. Le comique disparaît et l’antipathie pointe avec l’ennui. Quelques notes d’espoir reposent enfin sur les générations futures, balles de base-ball survolant les murs.
5.5/10
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