L'histoire de Bienvenue à Zombieland est celle de 4 personnages pas fatalement fait pour se rencontrer mais qui vont devoir se serrer les coudes pour survivre dans un monde infesté de zombies ou plus exactement de contaminés après que la terre se soit retrouvée victime d'une terrifiante épidémie digne de la vache folle pour un hamburger infecté. Famille, petit plaisir, amour, biscuit les personnages sont tous à la recherche de brides nostalgiques de leur vie passée et prêt à en découdre avec des hordes de zombies pour retrouver simplement un tout petit moment de plaisir.
Quand on pense comédie et zombies on pense fatalement à Shaun of the dead ou Virus cannibale de Bruno Mattei dans un tout autre registre d'humour et le réalisateur Ruben Fleisher avoue d'ailleurs sans détour l'influence majeure du film d'Edgar Wright sur Bienvenue à Zombieland . Pourtant Zombieland n'est pas qu'un vague ersatz opportuniste de Shaun of the dead mais bel et bien un film avec sa propre identité et même sa propre (relative) originalité. Car en plus d'être une comédie jouant les codes du film d'horreur Bienvenue à Zombieland est aussi un réjouissant de buddy movie à 4 reprenant les principaux codes du genre en les concentrant principalement sur ses deux personnages principaux. D'un cote on trouve donc Colombus (Jesse Eisenberg) un personnage plutôt effacé, un poil trouillard et maladroit qui doit sa survie à son extrême prudence et au respect très stricte de certaines règles et de l'autre on trouve Thallassee (Woody Harrelson formidable) un personnage bien bourrin et rentre dedans qui lui doit sa survie au plaisir immense qu'il prend à défoncer des zombies dans des confrontations directs. Fatalement les deux personnages qui n'ont rien en commun vont se rencontrer, commencer par difficilement se supporter, puis finir par faire équipe avant de véritablement s'apprécier dans un schéma ultra-classique de buddy movie car comme le disait Les nuls un buddy movie c'est toujours deux personnages qui se détestent au début et qui s'enculent à la fin.
Bienvenue à Zombieland est donc un film fort agréable qui n'a visiblement aucune autre prétention que de détendre le spectateur et de lui faire passer un bon moment en lui offrant exactement ce qu'il attend et c'est peu dire que sur ce point il réussit parfaitement bien sa mission. Car en plus d'être une très bonne comédie le film ne néglige aucunement l'aspect horrifique avec des effets spéciaux et des maquillages très réussis ( mention spéciale aux fillettes zombifiées en robes de princesse) et une toute petite touche de gore assez réjouissante quoique objectivement encore un poil trop sage. Ruben Fleisher livre avec Bienvenue à Zombieland un film techniquement très soigné avec en bonus quelques effets de mise en scènes fort sympathique à l'image d'un générique de début absolument superbe avec une succession d'images de zombies en action au super ralenti sur un morceau de Metallica.
Même si le film est moins directement référentiel qu'un Shaun of the dead il comporte pourtant de nombreux clin d'œil plus ou moins appuyé et conscient à d'autre films et le spectateur pourra s'amuser à retrouver des références à Sergio Leone, Délivrance ou SOS fantômes; impossible également de ne pas penser à Tueurs nés en voyant Woody Harrelson débarqué le crâne rasé avec un fusil entre les mains. Mais ce n'est pas sur cet aspect que Ruben Fleisher concentre le plus son attention mais bel et bien sur les relations entre ses personnages afin de leur donner de la consistance et de les rendre sympathique aux yeux du public. Le plaisir que l'on prend à regarder Bienvenue à Zombieland venant pour beaucoup de l'attachement presque immédiat vis à vis de ses 4 personnages. Ruben Fleisher réussit même le temps d'un double flashback concernant le personnage de Thallassee (Woody Harrelson) à cueillir le spectateur sur le registre de l'émotion donnant sur cette seule scène à son film une dimension nouvelle, celle d'un petit supplément d'âme qui fait d'un coup de Zombieland un peu plus qu'un pur divertissement sans la moindre ambition. Ce double flashback, cette effet de miroir qui retourne d'un coup l'effet attendu d'un gag de répétition vers l'émotion brut permet de donner au personnage de Thallassse une vraie dimension dramatique et c'est un effet de mise en scène tout simplement très réussi. Le duo féminin plus en retrait est toutefois tout aussi sympathique avec Emma Stone et Abigail Breslin
Alors Bienvenue à Zombieland n'est pas exempt du moindre défaut non plus, on pourra regretter notamment une légère baisse de rythme vers le milieu du film et surtout un final dans le parc d'attraction pas assez jouissif (surtout niveau gore) pour ressembler au bouquet final tant attendu mais dans l'ensemble difficile de faire la fine bouche devant le plaisir que procure le film. Le filkm permet également de voir Amber Heard et Bill Murray dans un caméo assez amusant.... Bill Murray est comme toujours formidable et s'offre une scène aussi drôle que touchante.
Bienvenue à Zombieland reste donc un formidable divertissement, bien foutu, parfaitement rythmé avec en bonus une belle dimension humaine. Le film qui était au départ pensé comme un pilote de série télé devait engendrer une voir plusieurs suite toujours en stand-by... En tout cas c'est avec un immense plaisir que l'on pourrait retrouver les 4 personnages du film dans de nouvelles aventures avec toujours cette quête de retrouver des petits plaisir passés pour oublier le triste présent de fin du monde.