Dans Big Fish, sans grande surprise on retrouve l’univers singulier de Tim Burton, c'est une évidence. Le film nous laisse réfléchir sur l’importance des histoires racontées, de ne pas confondre mensonges et histoires. C'est un sujet rarement traité dans le cinéma, en tout cas de ce que j'en connais. Dans une ambiance fantastique qui s'avère à la limite du réel et de l'imaginaire. Savoir raconter une histoire pour Burton, c'est aussi savoir lui donné vie, la glorifié, et hyperboler certains aspects pour lui donner un sens qu'on aurait pas pu avoir avec la version "originale". Edouard Bloum est ce conteur parfait, l’exemple que Burton choisi, ayant vécu une vie pas mieux qu’une autre, assez banale en somme, il décide de raconter à son fils les différents moments de sa vie en les embellissant, mélangeant réel et fantaisie, exagération et vérité. Son fils aimerait entendre la vérité et non pas les fantaisies de son père, sans comprendre que son père essaye de rendre ça beau, intéressant, tout en ne mentant jamais totalement sur ce qu'il s'est passé dans sa vie. Finalement quand le médecin familiale annonce la mort très prochaine de son père, il lui raconte la véritable histoire de sa naissance et le laisse sur un questionnement personnel intéressant, qui sert de résumé au film: “Si j’avais à choisir, je choisirais l’histoire tel que ton père la racontait” car il faut des fois privilégier le rêve de la réalité. Raconter la vérité de facto c'est souvent triste, blessant, peu intéressant; alors que l’imaginaire d’un homme est infini, et mille et une vies sont alors possibles.
Le conteur d'histoire est une homme bien plus honnête qu'il n'y paraît, c'est un homme presque plus honnête que le raconteur.


La fin du film dévoile les mystères, ce qui est un peu dommage, mais pas inintéressant. Le père enlève son anneau de mariage et le passe à sa femme, on se souvient du début où il expliquait que la seule chose qui fait que l’on peu attraper le gros poisson “la bête” c’est grâce à un anneau, il disait que ça avait un rapport avec l’âme d’un Pirate. Mais la réalité est qu'il parlait tout simplement de sa femme… L’anneau était loin d'être la richesse sous-entendue, mais plutôt l’amour.
Le seul moyen d’attraper le poisson c’est l’amour.


"Ce poisson la bête, nous disions toujours "il" en parlant de lui, mais en faite c’était "elle" "


Finalement c'est un Tim Burton un peu mou qu'on retrouve dans ce film, une idée très intéressant en apparence, comme souvent. Mais un sujet peut-être mal traité, peut-être trop enfantin pour moi. Je ne sais pas ce qui n'a pas totalement marché dans ce film, mais il ne m'a pas enchanté comme ç'aurait pu être le cas.

Amoneptah
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Créée

le 14 janv. 2014

Modifiée

le 15 janv. 2014

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Amoneptah

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