Révolution Afro-Américaine du super-héros

Si les studios Marvel ont tendance à se complaire depuis quelques temps avec les mêmes ingrédients, Black Panther signe quant à lui un renouveau dans le genre. Avec le jeune réalisateur Ryan Coogler au commande, il apporte une grande fraîcheur, faisant du film de super-héros un blockbuster capable de nombreuses réflexions sous-jacentes. Car les studios assume pour le coup, contrairement à l’époque de publication des comics, les références au parti politique révolutionnaire des années 60’s.


Si l’on peut regretter le manque d’originalité dans la structure narrative du film qui, comme toujours, évoque la parcours initiatique du héros face au méchant, le film contre-balance en puisant sa spécificité dans d’autres aspects, en commençant par le côté « afro-tech » qui parvient à mêler, en assumant un certain kitsch, les traditions africaines (vêtements, musique, coutume…) et une technologie très futuriste. Le design général et les effets spéciaux grandioses apportent alors un caché des plus plaisants.


Les studios nous offrent par ailleurs un « méchant » beaucoup moins manichéen qu’à l’accoutumée, et surtout d’un grand charisme, en la présence de l’excellent Michael B. Jordan. L’autre point non négligeable de la singularité du film réside dans la présence de nombreuses figures féminines fortes, et même dominantes, autour de trois actrices également pleine d’aura : Lupita Nyong’o incarne les valeurs sociales, Danai Gurira la guerrière badass et Letitia Wright l’intelligence et l’humour.


Et bien évidemment, ce qui frappe le plus dans le blockbuster, est la question du peuple africain et de l’identité noire. C’est d’abord un film constitué d’un casting principalement noir, avec un super-héros noir, et les deux grands acteurs blancs, Martin Freeman et Andy Serkis, font d’avantage figure d’apparition. Une grande première. Sans jamais vraiment jeter la pierre, il évoque également, tel un mythe de l’Atlantide perdu, une Afrique qui aurait pu évoluer sans l’oppression et le colonialisme des pays forts.


Politique, social, féministe, Black Panther est tout simplement un film louable pour ces prises de risque si peu souvent présentes encore dans les blockbusters.

Lully_fabule
7
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le 23 févr. 2018

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Lully_fabule

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