Le Wakanda, nouvel eden pour Marvel

Cela fait un moment que j’ai quitté le monde de Marvel. Le dernier que j’ai vu, c’était Les Gardiens 2 et c’était bien, mais la surprise de l’excellent premier volet n’était plus là. Je n’attends plus grand-chose des productions Marvel (pareil pour DC). On m’a proposé d’aller voir Black Panther, et parce que le trailer avait de la gueule, je me suis motivé. Et je ne suis pas déçu. C’est un vrai bon divertissement super-héroique, qui arrive à être un peu plus que ça.
Black Panther, c’est l’histoire du prince T’challa, fils de Black Panther alias le roi du Wakanda, une nation africaine prospère grâce au vibranium et qui se cache du reste du monde. Avec la mort du roi qui survient dans Captain America Civil War, T’Challa récupère le trône de son défunt père et le titre de Black Panther. Son début de règne va le voir se confronter aux conséquences du passé, sous la forme des terroristes Ulysse Clay et Killmonger. Une histoire de filiation, de responsabilisation digne d’un bon shonen des familles. Durant les 2h10 du film, on suit avec plaisir les mésaventures du jeune roi et de sa bande d’acolytes féminines qui sont tous attachants, même la petite sœur geekette qui avait tout du personnage insupportable. Malgré quelques raccourcis un peu criants, surtout sur la fin, c’est très efficace. Après, certains personnages dont le vilain Killmonger manque de développement, on sent qu’une suite va exister dans les années à venir. Laissons de côté l’aspect Marvel pur de l’histoire. Le plus intéressant, c’est le film politique qui nous est proposé sous la bannière Marvel. Avoir réussi a mixer un divertissement grand public avec un message politique fort, c’est la grande réussite de Ryan Coogler et ses scénaristes. On comprend vite le rapport avec les violences raciales aux Etats-Unis de notre époque, et ça n’est pas poussif. On vient voir un divertissement, qui arrive a nous divertir et s’engage clairement sans en faire trop. Evidemment, le message politique reste un peu lissé puisque on reste dans du blockbuster grand public. Mais, c’est déjà un beau pas en avant dans le mix politique/blockbuster, qui est possible.
Niveau casting, c’est du très bon. Chadwick Boseman, remarquable dans 42 (le biopic sur le joueur de baseball Jackie Robinson), incarne avec toute sa classe et sa présence le jeune Black Panther. Malgré deux-trois scènes loupés, il irradie l’écran de son charisme impressionnant. A ses côtés, une Lupita Nyong’o parfaite, rien à redire. Michael B.Jordan ne tombe jamais dans l’excès (a l’inverse de son camarade Andy Serkis, qui pour moi, en fait clairement trop pour paraitre très très vilain), reste toujours juste mais manque de temps à l’écran. Après, à part Martin Freeman et Letitia Wright (Shu’ri, la petite sœur), le reste du cast n’est pas particulièrement marquant. A noter : un Forest Whitaker transcendé, et un Daniel Kaluuya décevant, loin de sa perf’ dans Get Out.
Ryan Coogler achève ce bon travail avec une réalisation maitrisé de bout en bout. Des scènes d’actions qui ont de la gueule, la partie de Busan avec le plan séquence est vraiment intense et impressionnante. Une mise en images du Wakanda qui illumine, on ressent une nation vraiment prospère, lumineuse et pleine d’espoir. La séquence du défilé sur le fleuve, c’est beau, c’est lumineux. Après, ça reste dans le carcan d’un Marvel movie, il ne faut pas l’oublier. Mais le point faible du visuel, c’est les effets spéciaux. A certains moments (les séquences dans l’autre monde AKA les fonds verts immondes 2018), ça pique pas mal les yeux, et encore plus en 3D.
Black Panther, c’est un divertissement de qualité indéniable, loin d’être parfait mais qui laisse un bon ressenti. On en ressort satisfait, avec des belles scènes en tête, un peu de réflexion et une forte sympathie pour ce nouveau héros Marvel Studios.