Vampires en toute intimité

Bien que peu connu des cinéphiles, Blade le chasseur de vampires lui-même à moitié suceur de sang est un héros assez réputé dans les pages des comics Marvel qui a même eu droit à quelques apparitions dans le dessin animé Spider-Man. Il n'a donc fallu que quelques années supplémentaires pour le voir apparaître sur grand écran... Mis en scène par le jeune réalisateur anglais Stephen Norrington, Blade s'éloigne du côté blaxploitation imprégné du comics et nous garantit un long-métrage d'action bourré d'effets spéciaux, d'affrontements épiques et de grosses giclées d'hémoglobine balancées à travers l'écran sans aucune retenue.

Effets de style pré-Matrix, séquences de combats bestiales influencées par le cinéma d'action asiatique et passages gorissimes sont donc au menu de cette première adaptation quasiment en avance sur les futurs blockbusters du nouveau millénaire. Le scénario, bien qu'étant relativement simpliste, nous entraîne dans une véritable guerre entre le plus cool des Afro-Américains (Wesley Snipes, faisant alors un puissant retour), mi-humain mi-vampire, et une horde de suceurs de sang teigneux et surarmés menés par le diabolique Deacon Frost (Stephen Dorff, tout en cabotinage). Chasseur impitoyable et combattant hors-pair, Blade est épaulé par son père de substitution et mentor, le vieux cynique Whistler (le génial Kris Kristofferson), qui lui prodigue conseils et armes sophistiquées à faire pâlir James Bond.

Les autres personnages hauts en couleurs ponctuent le film d'une pointe d'humour bien noir, contrastant ainsi avec le côté sombre assumé de cette péripétie sanglante où Blade, sourire absent et détermination à toute épreuve, dézingue du vampire sans sourciller, explosant littéralement ses ennemis quand il ne les brûle pas à l'aide de ses gadgets surréalistes. Effets spéciaux très novateurs à l'époque, encore aujourd'hui impeccables, et de scènes gore omniprésentes font de ce premier opus un excellent film de vampires new age mélangeant horreur et action avec cohésion, lançant par ailleurs une franchise quelque peu inégale mais particulièrement jouissive.