Wanted
6 replicants, catégorie Nexus-6. Objectif : protéger la population, mettre hors service les androïdes.
Blade Runner affecté : Rick Deckard
Voilà le topo, Bienvenue à Los Angeles, 2019, si proche aujourd'hui, si lointain hier. Ridley Scott y envoie le jeune Ford à la poursuite de robots, qui n'ont de robots que le nom.
Plongeon dans un univers sombre et fumeux, LA s'apparente à un long dimanche soir pluvieux. Dans ce décors ou la ville dévore toute forme de vie, les lumière artificielles éclairent le fougueux policier vers ses cibles.
Emprunt de curiosité, le Blade Runner va découvrir la dangereuse balance qu'est la création scientifique : des clones humains capable d'éprouver des émotions. C'est de la bouche d'une jolie brune, de son prénom Rachel, qu'il goûtera au paradoxe à la fois scientifique et théologique qui oriente notre réflexion dans ce film. Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?
La rencontre avec Rachel, est une bascule déterminante qui va faire mûrir de grands questionnement ,pour la dernière des Nexus-6 : suis-je celle a qui appartient ces pensées ? Angoisses existentielles apparues, dissipées par un Deckard lui aussi en proie aux doutes implacables, sur la réelle nature de chacun.
Créer des êtres artificiels, caméléon pour les plus sophistiqués, ont fait d'Eldon Tyrell un génie du monde moderne. Le père de ces créatures, à l'image d'un Dr Frankeinstein, qui a vu ses bébés repoussés et déchus par les humains, les vrais.
Une course poursuite contre ces êtres dresse alors le tableau de l’évolution, celui d'une civilisation humaine, qui, ici, dans ce fantastique microcosme cosmopolite, voit le quartiers chinois collé à la boutique de l'artisan Arabe. L'impression dégagée s'éloigne cependant de toute forme de vitesse puisque Scott créer une forme de lenteur contemplative qui s'intercale entre les scènes d'actions et de mouvements.
BR apparaît comme une danse envoûtante ,qui donne mal au crâne, dissipée seulement lorsque l'on prend un certain recul, quand on s'envole loin du sol, s'éloignant de cette ville oppressante.
Le frein a tout ça est l'ultime confrontation entre Deckard et Roy Betty, sublimée par une photographie grandiose, qui met à mal des codes établis par les scènes d'actions et de poursuites traditionnelles : Une absence d'adrénaline dans une scène où le supposé méchant aurait du inspirer peur et frissons.
En découle une folie admirable, une incompréhension totale, symbolisée par un Ford perdu dans ce tourbillon de non sens.
Un finish ou l'émotion explose, sous une pluie de larmes ou une larme de pluie, au choix.
La chasse s'est révélée éprouvante, éreintante à l'instar de ce monde qui est devenu, grâce à la caméra de Scoot, l'aveu d'un échec, celui d'une race humaine perdue.
Dans cette ville verticale à la recherche du progrès, l'horizon lumineux a été abandonné, la pluie qui tombe, claque sous les pas d'une course effrénée d'un homme qui court dans le vide.
Par chance,dans ce monde crépusculaire, une lumière brille, princesse Rachel est là, pour éviter que notre Rick s'envole vers une galaxie lointaine très lointaine, fatigué de devoir combattre un mal qui n'en est pas un.
BR se démarque des autres films de S-F avec une approche nouvelle qui pousse à la réflexion à travers une vision anti-manichéenne du monde. Loin d'avoir été subjugué par la globalité de son oeuvre, force est de constater que Ridley Scoot signe un fleuron du genre qui marque d'une craie blanche le grand tableau des œuvres de science fiction.