Étrange parcours que celui de Takashi Miike ; après avoir débuté par des films bien glauques, horrifiques (on pense à Audition), il a changé de braquet ces dernières années pour s'orienter vers un cinéma plus commercial. Ça passe aussi bien par des adaptations de jeux vidéo (Phoenix Wright) que par ce Blade of the immortal, plus connu chez nous comme L'habitant de l'infini, publié chez Casterman.
L'histoire est celle d'un samouraï qui est devenu immortel à la suite d'une malédiction, et veut pouvoir mourir comme tout un chacun. Sa condition étant de tuer 1000 adversaires au combat ; il est accompagné par une jeune femme dont il devient le garde du corps, chargé de venger la mort de ses parents.
Je craignais le pire, car un copier-coller de mangas dans le réel étant souvent calamiteux, et si on n'échappe pas à des japonais aux cheveux bleus, gris ou blonds, j'ai été agréablement surpris par la fidélité à l'oeuvre d'origine, où ça reste assez violent, avec le héros, qui est souvent bien amoché après ses combats. On pense parfois aux adaptations de Kenshin, mais la mise en scène de Miike est bizarrement très sage.
L'acteur choisi pour jouer le héros Manji, Tasuya Kimura, est par ailleurs plutôt bon, car il ne cherche pas à changer le personnage tel qu'on le lisait dans le manga ; froid taciturne et sans pitié.
Ça n'adapte bien entendu qu'une petite partie de l'histoire, mais pour ce qui est centième (!) film de Miike, Blade of the immortal est plutôt honorable, même si on aurait aimé plus de fougue avec un tel sujet.