Fallait bien que je me lance dans la suite de "Rubinrot". En fait, pour vous tout savoir, ma compagne a gagné ce film-ci à un concours. Avant de le lancer la semaine dernière, je me suis dit que ça sentait le film de franchise et qu'il valait mieux vérifier qu'il n'y ait pas déjà des épisodes de sorti : j'avais vu juste ! Nous avons donc chopé le premier volet, nous l'avons vu, ils nous a vaincu. Aujourd'hui ma compagne m'a proposé de voir la suite, puis, gentiment, elle m'a dit que je n'étais pas obligé de subir ce calvaire, que je n'avais pas à l'accompagner dans cette douleur. Mais moi, amoureux fou que je suis, je lui ai rétorqué une droite dans la jugulaire puis je lui ai dit : "écoute, je t'aime ! ce film nous allons le regarder ensemble et ensuite nous nous suiciderons tels des amants maudits". Arrivé en fin de film, nous avons décidé de reporter à plus tard le suicide car ce serait trop bête quand même de mourir avant de voir le troisième et, je suppose, dernier volet des aventures de Gidéon et Gwendoline.


Le scénario est encore plus mal ficelé que dans le premier volet. Vraiment, on ne sait pas trop quels sont les enjeux, quel est le but de tout cela. On nous parle de secret de famille, de fin du monde, de contrôle de l'univers, d'un méchant oncle qui ne fait pourtant pas grand chose... mais ce que l'on voit surtout, c'est une ado faire une crise identitaire, apprenant ses origines (dans le premier elle apprenait son destin). Tous les voyages dans le temps, on s'imagine au début que c'est pour en savoir plus sur les différentes alliances, sur les méchants, mais en fait non... cela consiste surtout à apprendre un secret de famille que le spectateur devine après 20 minutes suite à une réplique trop explicite (je n'arrive d'ailleurs pas à savoir si c'était volontaire ou non tant c'est évident).


Les personnages sont toujours aussi peu investis, et puis de toutes façons toute tentative de construire quoi que ce soit est anéanti par une romance qui prend toujours plus de place. Et qui rend le message assez flou d'ailleurs. Clairement, comme dans les "Twilight" et bon nombre de productions orientées vers le jeune public féminin, il s'agit de mettre en avant une jeune fille ordinaire qui s'émancipe par des voies extraordinaires, sauf qu'elle reste un objet de désir et surtout que ses propres désirs dépendent toujours beaucoup trop des autres. Si bien que "Twilight" passe pour un pamphlet féministe à côté de ce film. C'est un peu gênant parce qu'on ne sait pas trop bien quoi penser du message, il est très mal exprimé. Pour moi, ça pourrait être sexiste ou pro-féministe, je m'en fous, ce qui est dommage c'est que les auteurs n'ont pas l'air de savoir.


Il y a des choses obscures dans ce film, des éléments de l'intrigue qui ne sont pas expliqués. Peut-être étais-je trop passif face à ce scénario foutraque, je ne sais pas. En tous cas je ne l'ai pas trouvé cohérent. Que ce soit dans le déroulement de l'intrigue ou dans les prises de décision des personnages (qui changent trop vite d'avis, en témoigne cette scène surréaliste sans doute inspirée par Sofia Coppola où l'on danse du Rock à une époque où Mozart triomphait - paradoxalement, c'est le genre de liberté qui fait un peu plaisir dans ce film, où on a l'impression qu'il se passe un petit quelque chose qui plus est audacieux).


La mise en scène est un peu moins désastreuse. L'image est toujours aussi moche, les angles de vue mal choisi, mais le cameraman ne se sent pas obligé de tourner toujours autour des acteurs. Les mouvements prennent donc moins de place, ce qui permet au spectateur de ne pas être distrait lors des scènes de dialogues 'importants'.


Les acteurs jouent un peu mieux. Ils ont pris un petit coup de vieux, surtout la belle Maria Ehrich dont le visage est un peu plus tiré (prendrait-elle de la drogue ? pourtant elle n'a pas l'air d'avoir beaucoup minci ? et puis il y a ces horribles lentilles bleues qui gâchent son regard). La musique est toujours aussi maladroite et inutile. On a aussi encore droit à des instants de montage dignes d'une comédie romantiques, ce qui ne fonctionne pas vraiment avec le genre fantastique (non mais cette scène de scooter sur fond musical où on voit juste les héros heureux d'être ensemble pendant 1 minute).


Il y a quelques passages un peu Z aussi. Ils sont rares, ce qui les rend d'autant plus précieux : je pense surtout à la scène de confession de la sage femme ! Après qu'elle ait tout avoué, elle se mange un coup de pied bien gratuit alors qu'elle n'y est pour rien dans cette affaire. C'était drôle.


Bref, cette suite est à la hauteur du premier volet, mais clairement pas à la hauteur d'une attente cinéphilique. M'enfin je me suis marré durant quelques cours instants.

Fatpooper
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le 23 janv. 2016

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