Scream
Masterpiece ! J'attendais de voir De Palma atteindre la maturité qui poignait à travers Phantom of the Paradise, et que je n'avais pas vu dans Carrie. Et là, c'est éblouissant ! Blow Out...
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le 1 sept. 2014
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Chef d'oeuvre romanesque du brillant De Palma, Blow Out figure parmi les plus grands films jamais réalisés sur les conspirations politiques, bien loin devant l'Oeuvre de Alan Pakula et même supérieur au magnifique Conversation Secrète de Francis Ford Coppola. Le postulat du complot est ici poussé à son paroxysme par l'auteur de Sisters et de Carrie, développant une intrigue principalement fondée sur la manipulation en la déclinant à travers différentes formes : manipulation politique dirigée par les groupes de pression américains ; manipulation émotionnelle via la somptueuse composition de Pino Donaggio et la figure ravissante de Nancy Allen ; manipulation de l'image, du son et finalement du cinéma au gré d'artifices formels tout à fait saisissant... Un cinéma volontairement invraisemblable rappelant l'adage cher à Brian De Palma : "le cinéma, c'est 24 fois le mensonge par seconde".
Après une ouverture sciemment déroutante rendant gloire à tout un cinéma bis - introduction virtuose reprenant les codes éculés du slasher et les détournant pour une impeccable parodie - Brian De Palma nous immerge dans le vif de son propos : la magie du cinéma et ses effets de contrebande. Blow Out semble moins un remake de la Palme antonionienne qu'une réflexion inédite sur la reconstitution d'un crime et sa véracité perceptible, remplaçant certes l'image par le son mais affirmant son identité sans force ni labeur. En plus d'être remarquablement écrit et passionnant narrativement Blow Out constitue l'un des trois ou quatre principaux sommets cinématographiques de Brian De Palma, au même rang que Carlito's Way ou Dressed to Kill : rarement la caractère démonstratif de sa réalisation aura autant servi le récit et les personnages, trouvant un équilibre quasiment parfait entre l'émotion et l'intellect, la manipulation et la distanciation. John Travolta, trouvant ici le rôle le plus intéressant de sa carrière, incarne a priori l'alter ego du cinéaste, de la même façon qu'un certain Keith Gordon dans le très baroque Dressed To Kill : puissant et personnel, Blow Out s'agit bien d'un film de Brian De Palma.
Des cris grotesques initiaux à l'accident du gouverneur, des effets pavloviens d'une montre assassine ( preuve que le cinéma est un Art capable d'introduire un personnage par l'usage unique du son : John Lithgow, redoutable...) au crime d'un maniaque sexuel propice à l'alibi, de la romance de Jack et de Sally au climax en forme de feu d'artifices Blow Out est un véritable coup de maître technique et thématique. L'acmé du cinéma de De Palma qui nous livre ici sa meilleure leçon de mise en scène. Inlassable et inoubliable.
Créée
le 15 avr. 2018
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