J'étais resté un peu avec un souvenir du cinéma de De Palma en demi teinte après avoir été déçu par Blow Out et m'être royalement ennuyé devant le Dahlia Noir, mais ce film là est vraiment bon et se révèle être aussi stressant que son personnage principal mérite tout le mal qui lui arrive étant donné qu'il met vraiment son nez n'importe où...
J'ai vraiment aimé les références hitchockiennes, ici on a un peu un mélange entre Vertigo et Fenêtre sur Cour dans un univers moins "gentillet", plus axé sur le cinéma pornographique, nul doute que j'allais aimer. Même si le film fait clairement références à son modèle il parvient à exister par lui-même et à ne jamais juste faire un remake d'un des deux films sus-cités. Et c'est là qu'on reconnaît un bon réalisateur, il a certes des influences, mais des influences qu'il digère, il ne refait pas la même chose, il propose autre chose avec ce qu'il aime, comme ça il n'y a pas de comparaison directe entre lui et son modèle, qu'il ne va pas de toute façon pas égaler s'il fait une simple décalque.
J'ai également apprécié le jeu pour brouiller les pistes entre réalité, rêve, cinéma. Ce baiser à 360°, est-il réel ? fantasmé ? que signifient ces scènes de tournage ? est-ce un film ou la réalité ?
Le film reste quant à lui malgré une certaine prévisibilité (j'ai tout prédit sauf le coup de l'indien, mais bon c'était un peu sorti du chapeau) arrive à maintenir consentement la tension, déjà parce que son héros se met dans des situations improbables, notamment dans cette filature hallucinante au début du film qui donne juste envie de lui foutre des claques tellement il se mêle de ce qui ne le regarde pas, mais aussi parce que c'est bien rythmé, il n'y a aucun temps mort, que la mise en scène arrive à jouer avec nos nerfs.
Avec ce film pour moi De Palma frappe un grand coup et fait un thriller réellement passionnant, dont le générique final est pour le moins inoubliable.