Alors qu'il vient d'essuyer un joli échec critique avec son remake de Scarface, Brian De Palma abandonne le drame cocaïné pour revenir au thriller hitchcockien... et se faire une nouvelle fois lapider par la critique. Il faut dire qu'avec Body Double, le réalisateur américain prend quelque peu le bâton pour se faire battre. Hélas très prévisible dès les premières minutes de bobine, l'intrigue du film s'essouffle très vite, ne laissant place qu'à une succession de plans léchés dignes du maestro de la caméra.
Car si techniquement le film reste très agréable, sorte de soap érorico-mélo enchaînant de nombreuses séquences mémorables (dont cette fameuse scène de danse sexy ou encore ce baiser filmé à 360°), le scénario est lui assez laborieux. Cette fois-ci inspirée de Fenêtre sur cour et de Vertigo, l'histoire nous entraîne à Hollywood où un acteur déchu cocufié espionne sa voisine exhibitionniste jusqu'à être témoin de son meurtre.
Arrivés ici, nous entrons enfin dans le vif du sujet. Malheureusement, à force de détails criants et de certaines scènes de suspense ratées, le dénouement se devine très facilement, voire trop facilement et tout l'éclat du twist final tombe à l'eau. De plus, l'horrible interprétation de Craig Wasson en piètre rôle principal, celle de l'encore débutante Melanie Griffith ou du pourtant d'ordinaire excellent Gregg Henry plonge le film dans une sorte de ringardise peu reluisante. Ainsi, Body Double est peut-être l'un des films les plus sexy et les plus cultes de Brian De Palma mais demeure également l'un des moins réussis.