oct 2009:

C'est vraiment à pas feutrés que je découvre l'oeuvre de Brian De Palma, un auteur dont les abords m'ont longtemps et difficilement été accessibles. Je trouvais la plupart de ses films juste intéressants mais peu enthousiasmants. J'en ai oublié une floppée. Jusqu'à la découverte récente de Carlito's way qui est pour moi un chef d'oeuvre d'écriture et de mise en scène, le regard que je portais sur De Palma était presque méprisant, j'avoue et mon attention sur ce réalisateur n'était pas des plus soutenues. Carlito's way a dû modifié plein de choses. Au début de ce film, j'avais beaucoup plus d'attente et d'espérance et par conséquent d'envie.

Décontenancé pendant un long moment par les nombreux emprunts au cinéma d'Hitchcock que je trouvais au mieux d'insistants hommages au pire de faciles plagiats, je me suis laissé embarqué par le procédé et ai fini par lui trouver même un charme certain. Moins admiratif sur les séquences de "Fenêtre sur cour" voyeuristes, j'ai par contre été subjgué par les scènes où le héros suit celle qui le fascine le long des rues d'Hollywood.

Il en a été de même pour la prestation de Craig Wasson que j'ai trouvée au départ très conventionnelle et qui finit par me plaire au fur et à mesure que sa claustrophobie l'assaille. Heureux également de retrouver Gregg Henry dont la folie m'avait marqué dans Payback. Et puis Mélanie Griffith, mi-fille, mi-putain, dans un rôle gentillet, tente de donner une image moderne de la jeune femme délurée, mais objet de tous les fantasmes et désirs masculins, un peu fluette par instants elle parvient tout de même, grâce à son sourire à machoire inférieure proéminente, à vamper la caméra. Inexplicable. Mais que dire alors du regard hypnotisant de Deborah Shelton, des yeux à se faire damner?

Remercions enfin De Palma de clore son film sur une très belle paire de seins. Après avoir éteint lecteur, téléviseur et lumières, ces images sont restées longtemps imprégnées sur le fond de mes yeux, en promesse de doux rêves.
Alligator
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le 23 mars 2013

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